Nadia Chaabane a demandé d’intégrer le viol dans l’article 13 du projet de loi antiterroriste, qui détaille les «crimes terroristes».
La députée Al-Massar à l'Assemblée nationale constituante (ANC) a fait cette proposition, lors de la discussion en commission, hier, mardi 15 juillet 2014, dudit projet de loi. La proposition, qui ne semble pas avoir retenu l’attention de ses collègues, est pourtant assez justifiée, car, comme l’explique la députée, «le viol a toujours été utilisé comme une arme de guerre et les groupes terroristes y recourent souvent». La Libye a été le premier pays à considérer le viol comme un crime de guerre par un décret daté du 19 février 2014. Ce pays a aussi proposé de reconnaitre comme victimes ceux et celles qui ont subi des violences sexuelles au cours des 8 mois de la révolution de 2011, a rappelé Mme Chaabane. Les groupes terroristes considèrent souvent les femmes comme un butin. Le viol, dans ce cas, n’est pas seulement un «acte sexuel non consenti», comme le définit la loi, mais une arme de guerre des plus redoutables, a encore souligné la députée Al-Massar. «C’est une stratégie qui vise à briser des hommes, des femmes, des familles, des villages entiers. Le viol comme arme ne répond pas à des pulsions sexuelles, ou pas seulement», a-t-elle insisté, en rappelant les exactions du groupe terroriste Boko Haram au Nigeria, et dont les victimes sont des femmes et des filles. Les viols collectifs de femmes commis actuellement en Irak et en Syrie par les djihadistes de l’Etat islamique de l’Irak et du Levant (EIIL) méritent d’être également signalés ici. I. B. |
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