Après la réussite d’une première grève, le 18 septembre 2014, l’Union régionale de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Urica, patronat) en a décidée une seconde pour aujourd’hui et demain, 25 et 26 septembre 2014.

Depuis plusieurs mois, les habitants de Djerba appellent les autorités à venir au secours de leur île, devenue totalement insalubre et présentant un danger sanitaire et environnemental, à cause de l’amoncellement des ordures, où l’on retrouve même des cadavres, de chats, de chien et de moutons…

Slogans hostiles au gouvernement Mehdi Jomaa.

L’île des rêves, l’un des hauts lieux du tourisme au sud de la Méditerranée, offre désormais un vrai spectacle de désolation, en raison des problèmes qu’éprouvent les autorités locales à se débarrasser des tonnes d’ordures que génèrent les dizaines d’hôtels que compte l’île des Lotophages.

Aujourd’hui, les manifestants ont bloqué les routes menant à l'aéroport de Djerba-Zarzis, et ont appelé le gouvernement à tenir ses promesses en mettant en place un plan d’urgence pour la sauvegarde de l’île, d’autant que les amoncellements d’ordures commencent à représenter des menaces sanitaires pour les habitants.

Des centaines de personnes ont pris part à la marche de protestation.

Chokri Bargou, secrétaire général de l'Urica à Houmet Souk, a d’ailleurs déclaré que plusieurs maladies riquent d’apparaître et de se répandre, notamment le choléra, et que des actions concrètes doivent être menées d’urgence.

«La ville est devenue invivable: la saleté est partout, nos enfants vont à l’école en portant des masques pour éviter d’attraper des maladies, et les touristes prennent la poudre d’escampette… Notre île a été volée et violée, c’est une catastrophe», confie Ibtihel, une Djerbienne, à Kapitalis.

Selon ses organisateurs, la première journée de grève organisée par l'Urica est réussie… Reste à espérer que les autorités réagiront enfin pour mettre en route des actions correctrices à même d’assainir la situation.

Y. N. M.