Mohamed Ali Snoussi, qui aurait été torturé lors de son arrestation, est mort, ce matin, à Tunis. Ses proches accusent les policiers d’être responsables de son décès.
Me Radhia Nasraoui, son avocate et présidente de l’Organisation tunisienne de lutte contre la torture (OTLT), a indiqué à Kapitalis que le jeune homme, originaire du quartier populaire de Mellasine, à l’ouest de Tunis, a été arrêté le 24 septembre 2014 et violemment battu, à son domicile, lors de l’arrestation. Après 6 jours passés au centre de détention de Bouchoucha, la police a souhaité transférer l’inculpé à la prison, mais les responsables pénitentiaires ont refusé, car il était dans un mauvais état. Ils l’ont alors conduit à l’hôpital. Après 2 jours d’hospitalisation, Mohamed Ali Snoussi a rendu l’âme, raconte Me Nasraoui. La militante des droits de l’homme crie au scandale et appelle à ce que les tortures cessent dans les centres de détention: «Nous continuons de recevoir des plaintes pour tortures avérées, et les hôpitaux regorgent de détenus blessés. Il faut que la justice sévisse pour que cela cesse», s’indigne-t-elle. Revenant sur la mort, le 23 septembre 2014, du détenu Ali Louati, Me Nasraoui accuse la police d’être derrière ce décès et réfute la version présentée, hier, par l’administration pénitentaire, affirmant dans un communiqué qu’il n’a pas été torturé, ajoutant que le ministère public a ordonné une enquête sur cette affaire. «Le corps du jeune homme était couvert de contusions», souligne Me Nasraoui, en affirmant que la torture est encore pratiquée en Tunisie et qu’il faut arrêter de protéger les bourreaux. «Cette semaine encore, Nizar Belgacem, arrêté pour vente illicite d‘alcool, a été violemment battu jusqu’à en perdre conscience. Il a passé une semaine au service de réanimation. Il semblerait qu’il se soit réveillé ce matin, mais il a frôlé la mort», confie-t-elle encore. L’OTLT va tenir une réunion d’urgence pour planifier des actions à mener afin que cesse la torture dans les centres de détention et que la loi soit appliquée pour tous. «Nul n’est au-dessus de la loi», a-t-elle conclu. Y. N. M. |
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