Amir-Moncer-Banniere

Un collégien de 15 ans, est mort électrocuté le jour de l'Aïd par un fil traînant dans une flaque d'eau. Sa famille pointe du doigt la Steg. Qui se défausse sur la municipalité.

Par Zohra Abid

Îtaf Moncer, la maman de la victime, Amir Moncer, jointe au téléphone par Kapitalis, revient sur les circonstances de la mort de son fils aîné, à El-Haouaria (Cap-Bon), et demande que justice lui soit rendue.

«C'était le samedi 4 octobre, le jour de l'Aïd El-Idha. Vers 19H00, alors que j'étais en train de terminer le nettoyage des abats du mouton, mon fils, qui ne mange pas la viande, m'a demandé d'aller grignoter quelque chose avec ses amis à la pizzeria de la ville. Je lui ai donné mon accord en lui demandant de ne pas dépasser une demi-heure. Entre temps, une forte pluie s'est abattue sur la ville. Mon fils m'a appelé pour m'informer qu'il attend la fin de l'orage pour pouvoir rentrer. Vers 20H00, il faisait déjà nuit. Inquiète, je l'ai appelé, mais ma surprise fut grande lorsqu'un homme m'a répondu à la place de mon fils. Il m'a annoncé que mon fils est souffrant et qu'il est à l'hôpital», raconte Mme Moncer en larmes.

Après quelques instants, elle parvient à contenir sa douleur pour reprendre le récit de l'atroce soirée : «Arrivée à l'hôpital, tout le monde me regardait de manière étrange. J'ai pressenti un malheur. On n'a pas tardé à m'annoncer la douloureuse nouvelle. Ahmed, l'ami de mon fils, a été blessé, lui aussi, à la tête et à la jambe, alors qu'il tentait de tirer mon fils collé au poteau électrique, mais ses jours ne sont pas en danger. En fait, Ahmed et mon fils étaient à bord d'une mobylette qui s'est arrêtée en traversant une flaque d'eau. Mon fils, qui chaussait des mules d'été, est descendu pour pousser la mobylette en panne. Soudain, il s'est mis à crier et à supplier Ahmed de lui venir en aide. Il a été électrocuté et sa jambe lacérée. Ahmed, qui portait des baskets, a tenté en vain de le tirer, mais c'était déjà trop tard», enchaine Îtaf Moncer en citant le témoignage d'Ahmed.

Amir-Monser

Le rapport de l'autopsie à l'hôpital Charles Nicolle de Tunis a déclaré la mort par électrocution. «Les poumons et le cœur de mon fils étaient en braise», dit Îtaf Moncer.

La famille Moncer pointe du doigt la responsabilité des agents de la Steg et exige l'ouverture d'une enquête sur les circonstances de la mort d'Amir. Mais les agents de la Steg en appellent, de leur côté, à la responsabilité de la municipalité.

Sous le choc, les habitants de la ville, qui, bien avant le drame, avaient prévenu les autorités du danger que constituait ce fil traînant par terre, ont effectué une marche et observé un sit-in de protestation devant les bureaux de la Steg et de la municipalité. Les responsables des 2 institutions ont fermé les portes et se sont enfermé dans un frustrant silence, selon un habitant de la zone.

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