Pour contourner la loi et éviter de se faire arrêter pour consommation de stupéfiants, les jeunes tunisiens se droguent avec des médicaments… souvent très dangereux.
Des acteurs du secteur de la Santé se sont réunis, jeudi 16 octobre 2014, à Sousse, pour essayer d’élaborer des solutions au problème de la drogue en Tunisie, d’autant que de récentes enquêtes révèlent que de plus en plus de Tunisiens sont accros aux stupéfiants et que ce fléau touche particulièrement la tranche d’âge située entre 18 et 30 ans. Mohamed Salah Ben Ammar, ministre de la Santé, qui a pris part à cette rencontre, a averti les présents contre les dangers liés à l’utilisation des médicaments psychiatriques comme des drogues. «Pour contourner la loi, certaines personnes consomment des médicaments à tort et à travers et, souvent, à forte dose», a-t-il déploré, en soulignant la nécessité d’augmenter le nombre de centres d’écoute et d’accompagnement des consommateurs de drogue pour les aider à s’en sortir. Parmi les médicaments fortement consommés par les accros aux stupéfiants, il y a le Subutex, une drogue médicale, utilisée pour le sevrage des patients dans les traitements de substitution à l’héroïne. Mais beaucoup de jeunes l’utilisent pour se droguer et s’en injectent des doses dangereuses pour leur santé psychique et physique. Comme cette «drogue» n’apparait pas dans les analyses de sang ordonnées par les juges, cela permet donc aux consommateurs de contourner la loi 52-1192 qui prévoit une peine d'emprisonnement de 1 à 5 ans et une amende de 1000 à 3000 dinars pour les consommateurs de drogue. Y. N. M. |
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