Mohamed Sghaïer Amri a avoué avoir transporté, entre 2012 et 2013, plusieurs fois des armes aux terroristes retranchés à Jebel Chaâmbi et les aidés à se déplacer dans le pays.
Arrêté le 30 octobre 2013, soit une semaine après l’assassinat à Sidi Ali Ben Aoun (Sidi Bouzid) d’agents de la garde nationale, Mohamed Sghaïer Amri a été l’un des bras droits de l’Algérien Khaled Chaïbi, alias Sakhr Abou Lokman, chef de l’organisation terroriste Okba Ibn Nafaâ, déployée dans la zone montagneuse à la frontière de la Tunisie et de l’Algérie. Selon l’avocat Abdennacer Laouini, le présumé terroriste a avoué à la justice ses nombreux déplacements à Jebel Chaâmbi pour livrer des armes aux djihadistes. L’homme, qui a des antécédents judicaires, avait été arrêté, jugé et condamné pour activités terroristes après les évènements de Soliman, en janvier 2007, avant d’être libéré dans le cadre de l’amnistie générale de mars 2011. «Il aurait dû être fiché à la police qui aurait dû l’avoir à l’œil et surveiller tous ses déplacements. Or, il a fait tranquillement 5 ou 6 fois la navette entre Ben Guerdane, Sidi Bouzid et Jebel Chaâmbi pour amener des jeunes au maquis et procurer des armes aux jihadistes retranchés dans les montagnes à la frontière tuniso-algérienne», a indiqué Me Laouini, joint au téléphone par Kapitalis. Le présumé terroriste a, selon lui, «avoué avoir transporté, en 2013, des munitions, des vivres et même des moutons et de l’huile à l’occasion de l’Aïd. Il a avoué aussi avoir transporté, à bord de sa voiture, au Jebel Chaâmbi, des fusées antiaériennes Sam 7, ainsi que des terroristes venus de Libye, du Niger et du Mali ou issus des cellules dormantes en Tunisie. Il faisait le chemin entre Kasserine et Ben Guerdane et se faisait accompagner d’hommes armés pour entrer en Tunisie ou la quitter pour la Libye», a encore indiqué Me Laouini, qui s’est demandé: «Comment se fait-il qu’il n’a jamais été intercepté par les forces de l’ordre? Il y a sans doute eu du laxisme et du laisser-aller de la part de l’appareil de l’Etat». Me Laouini a encore précisé à Kapitalis que c’est le même Mohamed Sghaïer Amri qui a ramené jusqu’à Bouchebka et Sidi Ali Ben Aoun les terroristes ayant assassiné nos soldats et agents de la garde nationale dans ces deux villages du nord-ouest et du centre tunisiens. Le 2 décembre 2014, la 2e chambre criminelle auprès du tribunal de première instance de Tunis a rejeté les requêtes relatives à la libération de 33 personnes, dont Mohamed Sghaïer Amri, accusées d’avoir assassiné, à Bouchebka, l'adjudant de la garde nationale Anis Jelassi, et renvoyé l’affaire au 20 janvier 2015. Z. A. Illustration: Photo d'archives. |
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