Selon les chiffres officiels du ministère de la Santé, on a enregistré en Tunisie, en 2013, 304 cas de suicide soit 3 cas pour 100.000 habitants.
Selon le ministre de la Santé, Mohamed Salah Ben Ammar, qui intervenait au cours d’une réunion, lundi 22 décembre 2014, au siège de son département, à Tunis, le nombre de suicides a triplé par rapport aux années 2008 et 2009. La progression de ce phénomène est inquiétante, a-t-il ajouté, précisant que le nombre de tentatives de suicide équivaut à 5 fois celui des suicides. Comment expliquer qu'un enfant puisse mettre fin à ses jours? Quelles sont les raisons qui le poussent à passer à l'acte? Quelles mesures de prévention imaginer? Tels sont les questions posées au cours de cette réunion, à laquelle ont pris part des psychologues et des sociologues, ainsi que des membres de la société civile et des représentants d'organisations et de plusieurs ministères. Selon les participants, la multiplication des cas de suicide chez les enfants en Tunisie (4 se sont donnés la mort dernièrement dans une délégation du gouvernorat de Kairouan) nécessite la mise en place d'un plan d'action pour lutter contre ce phénomène. «On doit agir vite face à l’aggravation de ce phénomène douloureux et préoccupant», a déclaré le ministre. Il importe, a-t-il dit, de mettre en place un Registre national des suicides, comportant toutes les données et les statistiques exactes sur ce phénomène. On doit aussi, selon lui, élaborer, dans les plus brefs délais, une Stratégie nationale de lutte contre le suicide. Ce phénomène complexe nécessite la conjugaison des efforts de tous (institutions, professionnels et société civile) afin de consacrer une démarche de prévention cohérente et une prise en charge adaptée des enfants et des jeunes qui ont tenté de se suicider, ainsi que des parents qui ont perdu leurs enfants suite à cet acte. Des experts et des représentants de la société civile ont mis l'accent sur l’aspect «contagieux» du suicide et sur les modalités de son traitement par les médias. «Comment véhiculer une information qui peut, d'une manière ou d'une autre, amplifier le phénomène?», se sont-ils interrogés. I. B. |
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