Heurts-a-El-HammaLes agitations dans certaines villes du sud du pays contestant les résultats de élections ne sont pas spontanées, mais attisées par les perdants de ces élections.  

Des manifestants pro-Marzouki ont incendié, dans la nuit du 22 au 23 décembre 2014, les locaux de Nidaa Tounes, à Tataouine et Mareth (sud-est).

Après le retrait des forces de l’ordre, lundi 22 décembre 2014, des rues d’El-Hamma, après l’incendie et le saccage de plusieurs bâtiments publics, notamment deux postes de police, par des sympathisants du président sortant Moncef Marzouki, et l’annonce officielle des résultats préliminaires du 2e tour de la présidentielle, proclamant la victoire de Béji Caïd Essebsi, président de Nidaa Tounes, les manifestations ont repris de plus belle dans plusieurs villes, notamment El-Hamma, Douz et Tataouine, où le local de Nidaa Tounes a été saccagé et mis le feu.

Tard dans la soirée, des manifestants pro-Marzouki ont également saccagé et incendié le bureau de Nidaa Toune à Mareth, gouvernorat de Gabès (sud-est).

Malgré les appels au calme, lancés hier après-midi par Moncef Marzouki et Rached Ghannouchi, président du mouvement islamiste d’Ennahdha, dont beaucoup de partisans soutiennent le président sortant, les manifestants ont continué de s’attaquer aux forces de l’ordre, qui ont enregistré 14 blessés.

La campagne menée depuis hier sur le site électronique ‘‘Essada’’, proche d’Ennahdha, et les pages Facebook des sympathisants de M. Marzouki, désavouant l’Instance de élections (Isie) et mettant en doute son honnêteté et sa transparence, n’ont pas arrangé les choses.

De même en publiant des numéros de cartes d’identité appartenant à des citoyens décédés dont les noms figureraient sur les listes électorales, le site islamiste a ajouté de l’huile sur le feu.

Ce qui a obligé l’Isie à publier des communiqués soulignant la justesse des résultats annoncés et dénoncer ces mensonges visant à manipuler l’opinion publique et à alimenter les protestations dans le pays.

Certains observateurs s'interrogent sur les parties (ou les partis) qui manipulent ces mouvements. Car les positions modérées affichées par Ennahdha et le Congrès pour la république (CpR) et les déclarations soporifiques de certains de leurs dirigeants sur les plateaux de télévision semblent être un écran de fumée qui cache (mal) les maneuvres en sous-main de certains autres de leurs dirigeants, dont la proxmité avec les agitateurs est un secret de polichinelle.    

 

Z. A.

{flike}