N’étant soumis à aucun suivi de la part de l’Etat ou de la société civile, les 9.000 Tunisiens empêchés de partir au jihad en Syrie représentent un danger pour la société.
C’est ce qu’a déclaré, jeudi 15 janvier 2015, le ministre de l’Intérieur Lotfi Ben Jeddou, à l’ouverture d’une journée d’étude sur «la jeunesse et les dangers de l’extrémisme», organisée par l'Ecole supérieure des forces de sécurité intérieure au Bardo. Selon le ministre, ces jeunes sont libres de leurs mouvements et ont une influence néfaste dans les quartiers populaires et les milieux du cyberespace. M. Ben Jeddou a, par ailleurs, mis en garde les médias qui donnent de la visibilité aux terroristes en médiatisant leurs déclarations ou en diffusant des vidéos de leurs crimes. «La médiatisation des actes terroristes pourrait avoir un impact inverse à celui souhaité et encourager les jeunes, âgés entre 13 et 17 ans et livrés à eux-mêmes, à se laisser tenter par le terrorisme», a-t-il averti. Le sociologue Slaheddine Ben Fraj a soulevé, de son côté, le problème de l’endoctrinement dès la petite enfance par les groupes terroristes et appelé à un meilleur accompagnement des jeunes par les institutions de Etat et la société civile. «L’embrigadement commence dans les jardins d’enfants. Il se poursuit dans les établissements scolaires, de l’école primaire au lycée en passant par le collège. Mais aussi dans les mosquées des quartiers défavorisés. C’est dans ces milieux vulnérables que les terroristes réussissent à propager l’idéologie takfiriste», a-t-il dit. Le colonel-major Ammar Faleh, responsable de la sous-direction de la lutte anti-terroriste à la direction générale de la garde nationale, a rappelé que les tentes de prédication, autorisées par le gouvernement en 2012 et 2013, ont eu beaucoup d’influence sur les jeunes. «Les prisons, qui sont des espaces fermés, sont aussi un lieu propice pour l’endoctrinement des jeunes détenus», a-t-il expliqué. En effet, en 2012, le gouvernement tunisien a officialisé les prêches salafistes dans les prisons. Plusieurs imams extrémistes ont pu ainsi, lors des prières du vendredi, convertir plusieurs délinquants au salafisme wahhabite. Merci Noureddine Bhiri, ancien ministre de la Justice, et merci Ennahdha ! Z. A. |
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