Le père, originaire de Lafran, à Sfax, a lancé un appel, à travers une vidéo réalisée par nos confrères ‘‘Journaliste Sfaxien’’, postée le 14 janvier 2015 sur Youtube et diffusée aujourd’hui par l’Association d’aide aux Tunisiens à l’étranger, pour que les autorités fassent revenir son fils de 23 ans qui, selon lui, se trouve en Syrie.

«Mon fils a dit qu'il partait en Turquie pour acheter des vêtements pour les revendre ensuite en Tunisie, afin de palier à sa situation de chômeur. Mais il ne l’a pas fait… Il était embrigadé et c’est en Syrie qu’il s’est rendu», a témoigné le père en sanglot.

«Puisse dieu aider les autorités tunisiennes à faire revenir mon fils, je n’ai que lui. Ma vie durant, j’ai travaillé, j’ai été à la fois son père et sa mère, je l’ai élevé, je l’aime et je veux qu’il rentre à la maison», a-t-il ajouté.

Selon les photos que Mohamed Daoud a montrées à la caméra, son fils avait passé son service militaire. Il est donc familiarisé avec les armes.

Les larmes d'un père inconsolable.

Le père désespéré a aussi indiqué que 6 autres jeunes de la délégation de Lafran se sont rendus avant lui en Syrie et n’en sont jamais revenus.

Le dernier rapport du ‘‘Foreign fighters in Syria’’ (Guerriers étrangers en Syrie) indique que le quart (plus de 3.000) des jihadistes étrangers en Syrie sont originaires de Tunisie. Ils viennent de divers milieux sociaux et de toutes les régions.

Même si la plupart sont issus de milieux modestes, beaucoup sont diplômés ou de familles aisées. Le chef du gouvernement Mehdi Jomma avait indiqué, en octobre 2014, que 1.500 Tunisiens revenus de Syrie ont été incarcérés.

Cependant près de 400 d’entre eux sont dans la nature et, tels des bombes à retardement, constituent une sérieuse menace pour le pays.

Y. N. M.