Les parents de Kayla Mueller partagent la dernière lettre de leur fille alors qu'elle était otage de l'Etat islamique (Daêch) en Syrie. Poignant...
Par Marwan Chahla
Dans ce qui allait être sa dernière lettre à sa famille, la travailleuse humanitaire américaine Kayla Mueller rassure ses parents et ne perd pas l'espoir de les retrouver.
L'exécution en Syrie de Kayla Mueller, capturée par Daêch le 4 août 2013, a été annoncée au début de ce mois. Lundi 23 février 2015, ses parents ont choisi de rendre public, en exclusivité dans l'émission ''Today'' de la NBC, le contenu de la dernière correspondance de cette otage américaine.
«On rattrapera le temps perdu...»
«Mon cœur désire ardemment que je sois avec vous tous (...) Je n'ai jamais éprouvé ce sentiment aussi fortement auparavant, mais, Dieu soit loué, vous êtes toujours présents dans mes rêves toutes les nuits. Et durant ces instants courts de ma conscience endormie, nous sommes ensemble et cela suffit pour me réchauffer le cœur», écrit Mueller dans cette lettre.
S'adressant à sa nièce, Mueller ajoute, dans cette dernière lettre: «Dites-lui que je suis triste d'être loin d'elle et de ne pas pouvoir skyper avec elle comme je souhaiterais qu'on le fasse. A mon retour, je lui promets que l'on rattrapera le temps perdu, on s'amusera comme des folles, on jouera de la musique et on rigolera un bon coup.»
La lettre a été reçue par la famille alors que Kayla Mueller attendait, dans une prison de Daêch en Syrie, ce que le sort lui réservait.
Dans cette interview à ''Today'', les parents de Kayla Mueller racontent la vie de leur fille. Ils décrivent sa personnalité chaleureuse et évoquent la douloureuse expérience qu'ils ont traversée, l'an dernier.
La mère de Mueller a expliqué qu'elle n'avait pas réalisé que sa fille avait déjà planifié de se rendre en Syrie en passant par la Turquie, où elle était membre du groupe humanitaire Support to Life (Soutien à la Vie) qui opérait dans un camp de réfugiés.
«Personne ne pouvait la dissuader»
La famille a également parlé, dans cette interview sur NBC, du souhait fort de Mueller d'aider les autres et de son entêtement à faire ce travail jusqu'au bout. «Cela se voyait: elle éprouvait une si grande joie à servir autrui. C'était une œuvre pour laquelle elle était destinée. On n'y pouvait rien. Personne ne pouvait la dissuader», ajoute sa mère.
Daêch a pris en otage plusieurs prisonniers occidentaux, notamment les travailleurs humanitaires Peter Kassig et Alan Henning. Ces derniers, ainsi que de nombreux autres kidnappés, ont été sauvagement tués, leurs exécutions ont été filmées et les vidéos de ces assassinats ont nourri, sur la toile, la propagande de l'organisation terroriste.
Certains autres otages européens ont été libérés contre des rançons faramineuses –que les Etats-Unis et la Grande Bretagne refusent de payer...
Kayla Mueller était le dernier otage américain qui croupissait dans les prisons du groupe extrémiste. Elle était également un des objectifs d'une mission de sauvetage des forces spéciales américaines, mais cette tentative, en juillet dernier, a échoué et la prisonnière de Daêch n'a pas échappé à la mort.
Bien évidemment, avec la mise à mort de Kayla Mueller, l'Etat islamique a ajouté une autre victimes à son tableau de chasse et l'islamophobie a pu ainsi marquer un autre point au dépens de la modération, la magnanimité et la tolérance musulmanes...
Source: ''Huffingtonpost.com''.
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