La mère de l’élève victime d’harcèlement sexuel par le gardien de son école, à Khezama, à Sousse, appelle la justice à faire preuve de fermeté.

Ce n’est que lundi dernier que la maman a découvert que sa fille subissait, depuis un certain temps, le harcèlement sexuel du gardien de l’école. La fille était murée dans un silence, mais un changement de comportement trahissait son désarroi.

«Elle se cloitrait souvent dans sa chambre et fuyait, à chaque fois qu’un membre de la famille la prenait dans ses bras. Un soir, je l’ai touchée à la poitrine. Cela l’a mise hors d’elle et elle a été prise d’une crise, en criant ‘‘J’en ai marre de monsieur Riadh’’», raconte la maman qui a eu alors une discussion avec sa fillette. Celle-ci lui a raconté, en pleurant, que le gardien la touchait dans «des endroits sensibles de son corps», expliquant que «Monsieur Riadh» profitait du moment entre la fin des cours et l’arrivée de sa mère pour lui faire des attouchements sexuels, à l’intérieur même de l’établissement.

La mère affirme avoir alerté la directrice de l’école, qui lui aurait demandé de faire preuve de discrétion pour éviter que l’affaire soit médiatisée, accusation démentie par l’intéressée, qui a précisé avoir alerté immédiatement le Commissariat régional de l'éducation. D’ailleurs, le gardien a été arrêté, hier, mardi 3 mars 2015.

Notons que ce dernier avait déjà été accusé des mêmes faits, il y a exactement un an, mais le père de la victime avait retiré sa plainte, après avoir subi des pressions de la part de certains responsables régionaux, chuchote-t-on dans l’entourage.

Les parents d’élèves se sont rassemblés, hier, devant l’école pour protester et appeler la justice à faire preuve de fermeté dans la gestion de pareils dossiers, tout en accusant la directrice de l’école de laxisme.

«Nous subissons des pressions de la part de responsables régionaux, mais nous n’allons pas retirer notre plainte et si la justice tunisienne ne prend pas l’affaire au sérieux, nous saisirons la justice canadienne, ma fille étant de nationalité canadienne», a menacé la mère.

Y. N. M.

{flike}