Le rappeur Emino a largué son micro pour rejoindre l'Etat islamique (Daêch) en Libye. Le «bad boy» stylé et antisystème est devenu un islamiste radical.
Par Yüsra N. M'hiri
L'Etat islamique en Libye (Daêch) a diffusé, mardi 17 mars 2015, sur son compte Twitter, une photo de Marouane Douiri alias Emino, confirmant ainsi la rumeur de son allégeance à Daêch et à son chef Aboubaker Al-Baghdadi.
Cette information a été confirmée par l'intéressé, qui a indiqué, aujourd'hui, sur son compte Facebook, avoir quitté le territoire national pour se consacrer au jihad, défendre l'islam et combattre les mécréants.
Emino avant.
Le jeune homme (25 ans) fait son mea-culpa, appelle les Tunisiens à suivre son exemple et à prendre les armes pour instaurer l'Etat islamique dans le monde.
Cette information n'a, cependant, pas été confirmée par les autorités tunisiennes.
Le jeune rappeur a changé de look. Il a littéralement abandonné sa casquette de travers, ses lunettes américaines, sa montre de luxe et ses grosses chaines en or.
Emino après.
Emino porte un keffieh et laisse pousser une légère barbe. Devenir une star ne l'intéresse plus. Désormais, c'est la guerre, le sang et les vierges du paradis qui l'attirent.
Emino s'est lancé dans le rap en 2007 et a sorti son premier album ''Don Cameleon'' en 2009. Ses vidéo-clips montraient grosses blindées, des filles légères, de l'alcool et des stupéfiants et appelaient à la liberté totale et à «profiter de la vie de luxe».
Marouane Douiri, qui rêvait d'une carrière internationale, est devenu directeur de production (Banlieue Ouest Musique) et a produit son propre album en 2012. Il a également ouvert sa maison de prêt-à-porter (Don Wear) et visait le marché international avec une panoplie de vêtement swag pour les jeunes rappeurs...
Que s'est-il passé entre-temps dans la tête du jeune homme pour qu'il fasse un virage à 180 degré?
Emino, qui a purgé une peine de prison pour consommation de stupéfiants, a-t-il croisé dans sa cellule quelques prosélytes salafistes jihadistes?
{flike}