«La grève des enseignants du secondaire a dépassé toutes les lignes rouges et une intervention rapide des gens sages s'impose pour mettre fin à cette situation».
Par Zohra Abid
C'est ce qu'a déclaré, vendredi 27 mars 2015, l'ancien ministre de l'Education Fathi Jarray, ajoutant que l'intérêt de l'élève est aujourd'hui totalement bafoué.
«Peu importe la raison, l'intérêt de l'élève ne doit pas être négligé. Il doit rester au-dessus de toute autre considération», a déclaré M. Jarray aux médias. «Aujourd'hui, on a porté atteinte au système des examens. Plus grave encore, l'image de l'enseignant s'est beaucoup détériorée. Je ne peux qu'être navré que l'on en soit arrivé à ce stade. J'appelle toutes les parties prenantes à privilégier l'intérêt supérieur de l'Etat», a ajouté M. Jarray, en déplorant le bras-de-fer entre le syndicat de l'enseignement secondaire et le ministère de tutelle qui dure depuis plusieurs mois et dont la société dans son ensemble est en train de payer le prix fort.
Les enseignants multiplient les grèves, boycottent les examens et perturbent le rythme de la vie sociale, en exigeant la satisfaction de toutes leurs revendications, d'ailleurs purement matérielles.
A un gouvernement qui a du mal à boucler son budget pour l'année en cours et qui fait face au terrorisme et à ses conséquences désastreuses sur l'économie, ces chers enseignants exigent une augmentation salariale de 300 dinars par mois et rejettent la proposition du ministère de tutelle qui ne peut aller au-delà de 90 dinars sans mettre en péril les équilibres des finances publiques.
Conséquence : les enseignants menacent de poursuivre le boycottage des examens et parlent même d'une année blanche. Ambiance...
Sur les réseaux sociaux, beaucoup d'enseignants se désolidarisent ouvertement de leur syndicat, dénoncent le comportement de leurs dirigeants syndicaux et le chantage auquel ils soumettent, au-delà des pouvoirs publics, les élèves, les parents et la société dans son ensemble.
Beaucoup de ces enseignants reprochent à leur syndicat d'avoir failli à sa mission et terni l'image de leur profession.
Les vacances scolaires du printemps s'achèvent ce week-end. Les élèves devront retourner en classe dès le lundi 30 mars, mais ils ne savent pas encore s'ils vont passer les examens du second trimestre que les enseignants ont boycotté avant les vacances, ni quand ils vont les passer...
Les parents vivent le même désaaroi. Beaucoup d'entre eux ne cachent pas leur axacerbation. Et les autorités, qui ont enregistré les dernières semaines des heurts entre élèves et enseigants, craignent, à juste titre, que des heurts éclatent aussi entre parents et enseignants. Ce qui ne manquera pas de détruire définivement l'image d'un métier censé être nobe et respecté.
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