EcoliersUne grève suit une autre : les enseignants – tous les niveaux confondus – se sont donné le mot pour en découdre avec leurs ministères respectifs. Ambiance...

Après les surenchères du Syndicat général de l’enseignement secondaire, qui a multiplié les grèves et boycotté les examens du 2e trimestre jusqu’à ce que le gouvernement ait abdiqué et accepté une augmentation salariale conséquente, qui grèvera dangereusement son budget, cette semaine, c’est au tour des enseignants de l’école de base de monter au créneau pour montrer de quel bois ils se chauffent.

Le Syndicat général de l’enseignement de base (SGEB) accuse, en effet, le ministère et le gouvernement «de ne pas prendre au sérieux et de traiter avec mépris et manque de bonne volonté» les revendications salariales et professionnelles des instituteurs et menace de recourir à la suspension des examens de fin d’année, si l’autorité de tutelle ne cède pas…

Le secrétaire général adjoint de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) Tahar Dhekri a déclaré, à ce propos: «Ce que nous avons pu constater, c’est que le ministère n’attache aucune importance aux revendications des instituteurs et que le ministère et le gouvernement portent un regard négatif sur les demandes légitimes des enseignants du primaire traite. Nous déplorons également que, face à la détérioration du climat social dans le pays, le gouvernement et le ministère ne semblent être concernés – surtout que, là, nous sommes en fin de parcours de l’année scolaire. Jusqu’ici, nous avons tenu, à chaque fois, à ce que l’année, du début jusqu’à la fin de l’année, se déroule dans les meilleures conditions… Cette année, les instituteurs n’en peuvent plus.»

Le message de M. Dhekri est clair et la partie de bras de fer entre les instituteurs et leur ministère aura bien lieu. «Que le ministère fasse montre de plus de prédisposition à accéder aux demandes des enseignants. Autrement, nous nous trouverons dans l’obligation de faire monter notre action d’un autre cran, à savoir en arriver à la décision de suspendre les examens de fin d’année.»

En d'autres termes, le gouvernement doit puiser dans ses caisses trouées pour satisfaire revendications des instits, au risque de voir ces derniers proclamer une année blanche!  

Le grand corps de l’enseignement tunisien est malade, alors que tous les acteurs s’étripent sur des questions accessoires – sur des broutilles.

L’essentiel, à savoir le niveau des élèves, des étudiants et des institutions d’enseignement qui ne cesse de dégringoler, est très souvent absent des débats ou est uniquement évoqué pour sauver la face et calmer l’opinion publique.

Marwan Chahla

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