Quatre Tunisiens originaires du gouvernorat de Kairouan ont été abattus par le groupe terroriste Fajr Libya en Libye. Un survivant rentré au pays témoigne...
Lasaad Ben Salah Dhiabi a miraculeusement évité l’exécution en Libye et pu rentrer au bercail, mercredi 16 avril 2015. Encore sous le choc, il revient sur l’horreur dont il a été témoin en Libye. Originaire de Sidi Bouzid, Lassaad fait du commerce entre la Tunisie et la Libye. Lundi dernier, les choses ne se sont pas déroulées comme à l’accoutumée. Dès son entrée sur le territoire libyen, un groupe armé l’enlève et le conduit à la prison Bouzorrig à Misrata. Dans la cellule, il découvre 4 de ses compatriotes (3 originaires de Bouhajla et le 4e de Sebikha), âgés de 20 à 27 ans. Ils sont enchainés, torturés, affamés et assoiffés. Fajr Libya leur reprocherait d’appartenir au groupe terroriste de l’Etat islamique (Daêch). Selon Lassaad, ils étaient des ouvriers venus en Libye chercher du travail… Dans la soirée du mardi 12 avril 2015, l’un des prisonniers tunisiens a demandé de l’eau à ses geôliers… il n’en fallait pas plus pour se faire tuer par balle. Les 3 autres ont subi le même sort. «Ils ont vidé toutes les balles de leur kalachnikov. J’ai été éclaboussé par leur sang. La scène est horrible, je revois encore les images», a témoigné le miraculé. A l’aube du mercredi 13 avril 2015, ses ravisseurs viennent le chercher. Il pense que son heure est arrivée, mais aperçoit, avec eux, l’un de ses amis libyens. Ce dernier est intervenu auprès du groupe armé et a réussi à le faire libérer. «Les autorités tunisiennes doivent intervenir en urgence. Les Tunisiens en Libye sont traités comme des moins que rien et sont en danger face à des groupes armés assoiffés de sang», a lancé Lassaad. En Libye, plus de 30 Tunisiens sont séquestrés, notamment les deux journalistes Sofiane Chourabi et Nadhir Guetari, enlevés depuis le 8 septembre 2014 et dont le sort est encore incertain. Y. N. M. Illustration: Lasaad Ben Salah Dhiabi. |
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