L'armée a dû intervenir, samedi, à El-Faouar, gouvernorat de Kébili (sud-ouest), pour rétablir l’ordre et sécuriser les établissements publics et les propriétés privées.
Au terme de plusieurs jours de protestation et de heurts avec les forces de l’ordre, qui ont fat plusieurs blessés des deux côtés, les manifestants ont mis le feu à un poste de la garde nationale, agressé plusieurs journalistes et s’en sont pris aux familles des agents de l’ordre. Le mouvement a pris une telle ampleur, que les forces de l’ordre ont dû quitter la ville pour laisser la place aux unités de l’armée. Dans une déclaration aux médias, en marge d'une visite de travail à Sousse, samedi 9 mai 2015, le ministre de l'Intérieur Najem Gharsalli a affirmé que les unités sécuritaires n'ont pas fait un usage excessif de la force lors des heurts d'El-Faouar, tout en émettant le souhait qu’une solution soit trouvée avec les protestataires qui, a-t-il dit, ont des revendications sociales et économiques n'ayant aucun rapport avec la sécurité. Le mouvement de protestation a commencé, mercredi, pour demander le recrutement des jeunes de la région dans la société hollandaise de prospection pétrolière installée dans la délégation d’El-Faouar. Celle-ci, on l’imagine, n’a pas les moyens de recruter tous les chômeurs de la région et les recrutements, s’ils devaient avoir lieu, cibleraient les travailleurs qualifiés. On fera remarquer, au passage, que les dirigeants politiques se sont illustrés, encore une fois, par leur lâcheté. Aucune voix ne s’est levée pour essayer de calmer les foules ou, au mois, de discuter avec les meneurs du mouvement. Pis : certains, par populisme et opportunisme, ont cru devoir justifier un mouvement de protestation qui s’est caractérisé par sa violence extrême et a dépassé toutes les lignes rouges. Certains mouvements politiques ont même contribué à alimenter la colère de la population qui était, à l’évidence, infiltrée par des meneurs aux intentions déstabilisatrices n’échappent à personne. I. B. |
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