Armée déployee à KasserineLe ministère de la Défense fait le bilan des opérations militaires menées entre 2014 et 2015 dans les montagnes où sont retranchés des groupes terroristes.

Lors d'une conférence de presse organisée samedi 9 mai 2015, à l'Ecole supérieure de guerre à Bortal Hayder, à l’ouest de Tunis, le porte-parole du ministère de la Défense nationale, Belhassen Oueslati a indiqué que les opérations de ratissage ont permis la découverte de 61 camps ainsi que des grottes et des caches dont le nombre est encore indéterminé.

Ces caches sont utilisées par les terroristes lors des confrontations avec l'armée et les forces de sécurité.

Des caches secrètes pour enterrer les morts

Le lieutenant colonel Oueslati a fait état également de la découverte de caches secrètes que les terroristes utilisent par pour y enterrer leurs morts, dans le but de masquer le nombre de victimes dans leurs rangs, de donner l’impression d’être en position de force et de continuer ainsi à mobiliser de nouvelles recrues.

Belhassen Oueslati

Le lieutenant colonel Belhassen Oueslati.

Ces pratiques s'inscrivent dans la stratégie de la «guerre fantôme» visant à semer le doute dans les rangs des forces armées sur l’efficacité de leurs opérations militaires en l'absence de preuves tangibles des pertes humaines dans les rangs des groupes terroristes, a expliqué le lieutenant-colonel Oueslati.

Des fosses communes ont été retrouvées au Mont Chaambi, qui ne sont probablement pas les seules dans les zones montagneuses si l'on croit les témoignages de certains terroristes arrêtés.

En effet, peu de terroristes connaissent les lieux où sont enterrés les corps qui sont, généralement, contrôlés par l'émir du groupe en personne, a dit le responsable militaire, ajoutant que d'habitude, ces fosses sont creusées non loin des camps et sont construites avec les mêmes matériaux.

Selon le lieutenant-colonel Oueslati, les éléments terroristes sont retranchés dans les oueds et les pistes montagneuses et se déplacent souvent en groupes. Leurs tâches sont réparties entre des cellules chargées de la protection, de la surveillance, de la défense et de l’attaque.

«Nous sommes parfaitement prêts à affronter toute agression extérieure contre le territoire, notamment de la part de Daêch ou autres groupes», a souligné le responsable militaire.

L'opération de Jebel Salloum

Evoquant l'opération de Jebel Salloum, à , qui a débuté il y a environ deux semaines, le porte-parole du ministère de la Défense a indiqué qu'elle est toujours en cours, ajoutant qu'elle s'inscrit dans la continuité d'autres opérations réussies menées par la Garde nationale.

Selon lui, cette opération a permis de découvrir et de désamorcer 17 mines, à l'exception d'une seule qui a explosé, et de débusquer un groupe de 18 terroristes, dont 10 ont été tués, mais ce bilan est provisoire, car d’autres ont été grièvement blessés dans l’accrochage.

Armée déployée à Jebel Chaambi

L'armée tunisienne a imposé son contrôle sur 400 km2 sur les 1000 km2 du Jebel Chaambi.

Concernant le projet de «muraille» sur la frontière avec la Libye, qui avait déclenché des protestations dans plusieurs villes au sud du pays, le lieutenant colonel Oueslati a expliqué qu'il «s'agit de simples obstacles», ajoutant que «l'armée fera face à toute tentative d'enfreindre la loi et de se livrer à la contrebande, avec ou sans d'obstacles».

Le responsable militaire a, par ailleurs, nié la rumeur selon laquelle le corps d'un militaire tué a disparu ou qu'il a été remis par erreur à une famille autre que la sienne. «Il est facile de vérifier l'identité des morts par des moyens scientifiques simples», a-t-il dit.

Le porte-parole du ministère de la Défense a enfin admis que les éléments qui assurent un soutien logistique et financier aux groupes terroristes et les aident à se déplacer dans le pays en leur fournissant des informations sur le positionnement des forces sécuritaires et militaires compliquent la tâche de la lutte antiterroriste.

 

I. B. (avec Tap).

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