Des voix s’élèvent contre l’octroi d’une autorisation à une association de défense des droits des homosexuels en Tunisie. Ses militants résistent.
Après avoir mené ses activités sans autorisation pendant plus de 3 ans, l’association Shams, qui lutte pour la dépénalisation de l’homosexualité en Tunisie, a enfin obtenu son visa, au lendemain de la Journée mondiale de lutte contre l’homophobie. A l’annonce de cette nouvelle, lundi 18 mai 2015, beaucoup de Tunisiens ont critiqué les autorités pour avoir autorisé une association «contre nature» et qui «fait la promotion de l’homosexualité». Certains ont même lancé une campagne de dénigrement contre l’association et les homosexuels en général. «On n’a pas fait une révolution pour transgresser toutes les limites et permettre à n’importe qui de défendre n’importe quoi. L’homosexualité et un péché. C’est une pratique contre nature et il est inadmissible que l’Etat autorise une association dont la mission est de défendre les homosexuels», ont commenté certains internautes, qui ne sont pourtant du bord des islamistes ou des extrémistes religieux. Certains sont même des intellectuels prétendument progressistes. Les membres de Shams militent pour faire abroger l’article 230 du code pénal tunisien qui, sans parler directement d’homosexualité, prévoit une peine d’emprisonnement de 3 ans pour qui pratique la sodomie. Ils défendent aussi les droits des homosexuels et luttent contre l’homophobie. «Pourquoi tenez-vous tant à nous faire taire? Que redoutez-vous? Qu'il y ait une loi qui interdise l'homosexualité ou pas, ce ‘‘phénomène’’, comme vous aimez l'appeler, existera toujours comme il a toujours existé, même parmi vos proches. Pourquoi une telle haine? Laissons les gens vivre! Arrêtons de juger les gens! Arrêtons de les exclure pour le simple fait d'être ce qu'ils sont», commente l’association sur sa page officielle Facebbok. Avec son visa en poche, Shams peut désormais organiser des réunions et des manifestations. Elle a, d’ailleurs, indiqué qu’elle organisera bientôt sa première conférence de presse officielle pour présenter ses objectifs et ses actions à venir. Y. N. M. |
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