Que s’est-il passé à l’intérieur des frontières libyennes pour que le flux des réfugiés en provenance de ce pays en proie à une guerre civile se raréfie?


Cette question inquiète le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (Hcr), qui cherche aujourd’hui à obtenir des images par satellite de la Libye qui pourraient expliquer ce tarissement du flot de réfugiés à la frontière tunisienne.
«Nous ne comprenons pas pourquoi les nombres se sont réduits de manière si importante», a déclaré dimanche Ayman Gharaibeh, chef de l’équipe du Hcr au poste-frontière tunisien de Ras Jdir, situé à deux heures de route à l’ouest de Tripoli.
«Nous avons plusieurs interprétations. Ce que nous savons, c’est que le nombre de réfugiés est passé de 12.000 par jour à 2.000. Quelque chose de dramatique a dû se produire de l’autre côté de la frontière.»
Le Hcr avait estimé vendredi que les travailleurs expatriés étaient peut-être empêchés de fuir la Libye par les forces de Mouammar Kadhafi.
«Nous essayons de mieux nous organiser, de nous préparer en cas de nouvel afflux», a ajouté Gharaibeh. «Nous essayons de nous coordonner avec les Etats qui ont les capacités de nous donner des images par satellite qui nous aideraient à anticiper et à évaluer quelle pourrait être l’ampleur de cet afflux.»
Des milliers de travailleurs immigrés ont fui la Libye depuis le début de l'insurrection à la mi-février.
Le Hcr et l’armée tunisienne ont mis en place la semaine dernière à Ras Jdir un camp de transit capable d’accueillir 20.000 réfugiés pour de courtes périodes, le temps pour les gouvernements d’organiser le rapatriement de dizaines de milliers d’'Egyptiens, de Bangladais, de Vietnamiens et d’autres ressortissants étrangers.
Plus de 105.000 réfugiés, dont 45.000 Egyptiens, ont gagné la Tunisie depuis le début du soulèvement.

D’après Reuters