L’Allemagne, qui a cofinancé le Centre de traitement des déchets industriels et spéciaux à Jradou, rejette, dans un communiqué diffusé par son ambassade, les allégations de pollution soutenues par les habitants du village. En voici le texte :


«L’ambassade d’Allemagne en Tunisie a pris note des préoccupations circulant les derniers jours dans la région de Jradou et tient à apporter les éclaircissements suivants concernant la situation du Centre de traitement des déchets industriels et spéciaux à Jradou.
La réalisation du centre de traitement des déchets industriels et spéciaux à Jradou et des trois installations de réception, de stockage et de transfert (Irst) pour les régions Nord, Centre et Sud du pays sert à l’élimination des déchets industriels et spéciaux qui proviennent de l’industrie tunisienne et vise à réduire les risques pour la santé de la population dues aux déversements irréguliers des déchets industriels dans la nature. Les installations contribuent ainsi à la protection de l’environnement et des ressources naturelles en Tunisie.
Le Centre à Jradou permet aux entreprises de faire face aux exigences réglementaires notamment de la loi n° 96-41 du 10 juin 1996, relative aux déchets et au contrôle de leur gestion et de leur élimination, en mettant à leur disposition une infrastructure adéquate pour l’élimination écologiquement rationnelle des déchets industriels. Le centre n’est pas conçu pour l’élimination de déchets radioactifs, de déchets explosifs ou de déchets d’activité de soins, car les technologies qui y sont installées ne permettent pas une telle élimination. La réception de tels types de déchets est expressément interdite.
La réalisation du centre a été financée à 60% par l’Allemagne sous forme de don et de 40 % par la Tunisie. L’objectif de cette contribution allemande consistait à traiter et éliminer les déchets industriels à Jradou, en adoptant les techniques les plus avancées dans ce domaine et en respectant les normes environnementales et la réglementation en vigueur en matière des déchets dangereux. A ce titre, des études approfondies ont été réalisées depuis 1994 par des bureaux d’études internationaux, à savoir les études de diagnostique, de faisabilité, de choix de site, d’exécution et surtout l’étude d’impacts sur l’environnement, avant même d’entamer la construction et l’exploitation de cette installation. Le site était choisi pour sa très bonne aptitude, notamment à cause de la situation géologique dans la région. Par conséquent, un danger pour la population locale peut être exclu grâce à la gestion régulière du Centre qui est assurée par son personnel spécialisé.
L’engagement de l’Allemagne ne se terminera pas avec la finalisation des travaux de construction. Le cas échéant, le gouvernement allemand peut assister la Tunisie avec son conseil et les études nécessaires pour mieux éclaircir les conditions de gestion des installations en question.
Il est important de rappeler que le centre ne reçoit pas de déchets importés ni de l’Allemagne, ni d’autres pays. La Tunisie étant un pays signataire de la convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontières de déchets dangereux et de leur élimination, elle n’accepte pas de déchets industriels et spéciaux étrangers sur son territoire.»