Deux personnes sont mortes et 20 autres ont été blessées, hier, lors de violences qui ont éclaté dans le bassin minier de Gafsa (centre-ouest). Que cache cette reprise de la violence dans une région réputée difficile et réfractair?


Quels qu’en soient les instigateurs, ces violences traduisent le climat de tension qui règne encore dans cette région déshéritée d’où sont parties les révoltes ayant renversé l’ancien régime, et où les populations, et notamment les jeunes au chômage, n’ont pas encore vu venir les fruits de la révolution. Les nerfs étant à fleur de peau et les frustrations si immenses que la moindre étincelle se transforme en agitation sociale. Ce qui laisse la porte ouverte à toutes les manipulations…
Les faits: l’agence Tap a évoqué des troubles qui auraient été provoqués dans la ville de Metlaoui par la diffusion d’un «faux communiqué» faisant état de recrutements d’agents sur une base tribale (ârouchs) dans les mines de Metlaoui par la Compagnie de phosphates de Gafsa (Cpg), principal employeur de la région.
Malgré les démentis apportés par les autorités et «l’assurance que les recrutements n’auront lieu que dans le cadre de la loi», plus d’un millier de personnes sont descendues dans la rue pour manifester leur colère.
L’agence officielle signale des «actes de violence, des jets de pierre et de cocktails Molotov et des tirs avec des fusils de chasse» perpétrés par les protestataires. Citant un communiqué du ministère de l’Intérieur, la Tap fait état de deux morts, une jeune fille et un jeune garçon, tués par tirs de fusils de chasse, et d’une vingtaine de blessés.
Par ailleurs, un officier de l’armée nationale a été blessé par balle par les tirs d’un fusil de chasse, ajoute encore la Tap, selon laquelle les manifestants ont tenté de mettre le feu à un camion militaire par jet d’un cocktail Molotov.
Les «auteurs de ces actes de violence» ont été dispersés par les agents de l’ordre et l’armée nationale qui ont eu recours aux gaz lacrymogènes, poursuit le communiqué qui note qu'une enquête a été ouverte «pour élucider les circonstances de ces incidents et arrêter les éléments impliqués dans ces actes criminels».
Kapitalis, qui n’a pas pu les confirmer d’une source indépendante, publie ces informations avec les réserves d’usage.

Z. A. (avec agences)