Ces Ong, sont la Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (Ftcr), qui a mené ce travail d'enquête auprès de ces Tunisiens en Italie et à Zarzis entre le 19 et le 26 février, la Ligue française des droits de l’homme (Ldh), le Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme (Remdh) et Migreurop, qui ont mené fin février une enquête en Italie et en Tunisie, ont dénoncé aussi «l'instrumentalisation politique de la question de l’immigration» en France et exigé le respect des droits des clandestins tunisiens, dont plus de 7.000 sont arrivés en Europe depuis la chute de Ben Ali le 14 janvier.
«Les migrants tunisiens sont soumis à un arbitraire total en Italie: après leur arrivée sur l’île de Lampedusa, ils sont transférés sur le continent. Certains sont placés dans des centres d’accueil, d’autres dans des centres de rétention en vue d’une expulsion», a déclaré Sarah Prestani, du réseau Migreurop, au cours d’une conférence de presse.
Le discours alarmiste des autorités européennes
«Certains sont libres de leurs mouvements, d’autres sont enfermés; certains sont considérés comme des demandeurs d’asile, d'autres non. On ignore sur quels critères. Et quand on demande aux autorités italiennes combien de Tunisiens sont encore sur leur sol et dans quelle situation, nous n’avons pas de réponse», a-t-elle poursuivi.
En outre, les autorités italiennes envisagent «de regrouper tous les demandeurs d’asile dans un nouveau centre près de Catane, en Sicile», où ils seront «isolés» et «privés de toute possibilité de s’intégrer».
Les Ong dénoncent aussi «l’instrumentalisation politique» de cette situation et le «discours alarmiste des autorités européennes, française et italienne en particulier, qui continuent à ne voir dans ce qui se passe en Méditerranée qu’un danger migratoire», a déploré Michel Tubiana de la Ldh.
L’Italie représente pour nombre de ces jeunes immigrés une première étape avant de gagner la France, ancienne puissance tutélaire en Tunisie et où la communauté tunisienne est estimée à environ 600.000 personnes.
L'atteinte aux droits des migrants
«Pour l’instant, il n’y a eu aucune expulsion de Tunisien, ni de France ni d'Italie. Nous assistons à des discours officiels hypocrites et mensongers sur les risques d’une invasion de clandestins dont la seule conséquence est une atteinte aux droits des migrants», a déclaré Omeyya Seddik, du Remdh.
Les Ong ont expliqué que les autorités italiennes n’avaient transmis au gouvernement tunisien aucune demande sur des refoulements de Tunisiens, «notamment parce que l’accord sur les flux migratoires passé en 1998 entre Tunis et Rome sera sans doute renégocié», selon Migreurop.
En France, «l’immense majorité des Tunisiens qui sont arrêtés sont remis en liberté», selon les Ong.
Source : agences.