«La situation humanitaire des harragas (migrants) tunisiens en Italie et France s’est fortement aggravée», estime dans un communiqué la fédération des Tunisiens pour la citoyenneté des deux rives (Ftcr).
«Sans ressources, sans nourritures et sans documents officiels (près de 90% n'ont pas pu conserver leurs passeports)», ces immigrés «se trouvent livrés à eux même sans possibilité de prendre les transports», souligne l’association dirigée par Tarek Benhiba.
Selon le communiqué, «cette situation catastrophique a été créé par l’attitude scandaleuse du gouvernement français qui refuse d’appliquer les accords qu’il a lui-même signés. Après les Roms, le gouvernement français jette son dévolu sur les migrants tunisiens en bafouant même les accords de Schengen.»
Toujours selon la Ftcr, les harragas tunisiens sont harcelés par des spéculateurs mafieux qui leur demandent de verser entre 150 et 600 euros pour traverser la frontière italo-française. Aussi, l’association demande-t-elle aux autorités consulaires tunisiennes à Gênes, Nice et Paris de faciliter l’octroi des passeports aux nouveaux migrants arrivés de Lampedusa et de les exonérer de la taxe sur les passeports de 60 euros.
Par ailleurs, la Ftcr dénonce «les mesures illégales prises par le gouvernement français contre les migrants tunisiens titulaires d’un document légal de séjour prévu par la législation européenne.» Elle ajoute: «Certains immigrés souhaitent repartir en Tunisie mais ne peuvent disposer des aides mises en place.»
Le statut avancé en cours de négociation entre la Tunisie et l’Union Européenne doit comporter une clause garantissant la liberté de circulation pour les citoyens tunisiens, estime la Ftcr, qui lance «un appel aux forces démocratiques françaises et italiennes pour un grand rassemblement à la frontière italo-française pour garantir le droit des migrants tunisiens et mettre fin aux harcèlements policiers et aux mesures illégales du gouvernement français.»