Il s’agit de 120 «harragas» (immigrés clandestins) partis en deux groupes, le 14 et le 29 mars, vers l’Italie, qui ont échoué, inexplicablement, sur le territoire libyen.


Selon certaines sources, ces immigrés clandestins, qui étaient arrivés sur l’île italienne de Lampedusa, au sud de la Sicile, ont été rassemblés par les autorités italiennes et renvoyés dans leur pays d’origine. Le bateau qui les transportait les a débarqués, par erreur ou délibérément, en Libye. Ils auraient été vus à Tripoli et leur présence chez les voisins signalée par plusieurs sources.

 

Sit-in devant le ministère des Affaires étrangères
Les familles de ces jeunes, qui ont alerté les autorités, s’inquiètent pour le sort de leurs enfants dans un pays en guerre. Elles ont observé, lundi, un sit-in, le deuxième en une semaine, devant le siège du ministère des Affaires étrangères à Tunis. Radhouane Nouicer, le secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, qui les a reçues et les a rassurées sur la poursuite des contacts avec les pays voisins pour connaître le sort de leurs proches avec lesquels le contact a été rompu depuis leur départ de la Tunisie.
Quelques membres de ces familles se sont ensuite rendus au Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt) pour y rencontrer des confrères afin de les sensibiliser sur le problème. Les disparus sont constitués de deux groupes: le premier, au nombre de 40, parti des côtes de Sfax le 14 mars dernier, et le  deuxième, comptant 80 personnes originaires de Tunis, était parti aussi de la région de Sfax, le 29 mars, en direction des côtes sud de l’Italie.
Les familles ont indiqué avoir obtenu des informations faisant état de la présence d’un certain nombre de ces jeunes clandestins en Libye, précisant que ces informations leur ont été rapportées par des Tunisiens résidents à Tripoli.

Le mystère s’épaissit
Une source autorisée au ministère des Affaires étrangères, citée par l’agence officielle Tap, a indiqué que le ministère déploie tous les efforts en vue d’obtenir des informations sur les disparus. Elle a précisé que l’ambassadeur de Tunisie à Tripoli a effectué de nombreuses démarches pour obtenir des informations complémentaires de la part des autorités libyennes et établir si les disparus tunisiens sont réellement sur le territoire libyen. Mais ses efforts sont restés vains. La même source a indiqué que des efforts ont été, également, déployés en direction des autorités italiennes «sans toutefois donner les résultats escomptés», précisant que les recherches se poursuivent afin de retrouver les disparus.
Le mystère de ces harragas tunisiens disparus s’épaissit, car des sources n’écartent pas aussi la possibilité que leurs embarcations n’ont jamais atteint les côtes italiennes et qu’elles ont été entrainées par les courants vers les côtes libyennes où elles ont finalement échoué.

Imed Bahri