Un salarié de France Télécom s’est donné la mort en s’immolant par le feu, comme le «héros» malgré lui de la révolution tunisienne.


Le salarié de France Télécom-Orange âgé de 57 ans s'est suicidé, mardi 26 avril au matin, en s’immolant par le feu sur le parking d’un des sites de l’entreprise situé à Mérignac, près de Bordeaux (sud-ouest de la France).
L'homme qui s’est suicidé était père de quatre enfants. Il était représentant du personnel pour le syndicat Cfdt et préventeur, c’est-à-dire chargé des conditions de travail, de l’hygiène et de la sécurité, depuis plusieurs années.
Selon Sébastien Crozier, responsable syndical à France Telecom, le salarié «avait été très affectée par la période de redéploiement, de suppression d’emploi» mise en place par l’ancien directeur du groupe Didier Lombard.

Une «mode du suicide», dit-il…
«Fonctionnaire à France Télécom depuis trente ans, il a changé souvent de poste, a  indiqué François Deschamps, responsable syndical de la région du Sud-Ouest. Cette mobilité imposée lui avait fait vendre sa maison, il avait écrit à plusieurs reprises à sa direction et il n’avait pas eu de réponse à ma connaissance.» François Deschamps, qui avait vu le salarié deux ou trois semaines plus tôt, ne l’avait pourtant pas «senti au pied du suicide». Il décrit une personnalité sociable. «C’était quelqu'un de très reconnu professionnellement, de très crédible.»
Ce suicide ravive une plaie chez les salariés du groupe: le suicide de treize salariés en 2008 puis de dix-neuf en 2009, avait déclenché une importante crise sociale au sein de l’entreprise en 2009. Le système de management avait notamment été mis en cause, et Didier Lombard, Pdg depuis 2005, montré du doigt. Il avait eu la maladresse d’évoquer une «mode du suicide», au plus fort de la controverse. Depuis, ce dernier a cédé les rênes opérationnelles du groupe, le 1er mars 2010, à l’actuel directeur général, Stéphane Richard, avant d’annoncer son départ définitif de l’entreprise en février 2011.