Pour la troisième année consécutive, des étudiants tunisiens ont participé aux concours de médiation de la Chambre de commerce internationale (Cci) à Paris et d’arbitrage international à Vienne. Par Sami Houerbi*
Pour les étudiants de la faculté des Sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis qui y ont pris part, ces deux concours ont été de formidables opportunités pour améliorer leur formation et leur employabilité et pour aider à bâtir une université moderne et ouverte sur le monde.
Imaginez deux équipes bien décidées à défendre les couleurs de l’université tunisienne: l’une à Paris, en février, pour le concours de médiation de la Cci, et une autre à Vienne en avril, pour la 18ème compétition d’arbitrage Willem C. Vis Moot.
Ces deux compétitions prestigieuses simulent des procédures de règlement de litiges commerciaux internationaux en langue anglaise.
Les participants tunisiens et égyptiens au pré-Moot.
Cette année, pour se donner une idée, plus de 250 universités ont envoyé des équipes à Vienne, pour leur permettre de mettre en pratique les enseignements reçus, rencontrer d’autres étudiants de différents pays, bénéficier de l’expérience de professionnels de l’arbitrage et rajouter une ligne déterminante sur leur CV. Une occasion rêvée de se préparer aux nombreux défis professionnels qui les attendent.
Un sésame pour l’avenir
On le sait, l’un des principaux défis de notre pays est d’assurer à nos diplômés un avenir professionnel digne de ce nom. Tout étudiant s’attend à recevoir une formation complète, aussi bien théorique que pratique, favorisant les échanges avec des universités et entreprises tunisiennes ou étrangères, et mettant l’accent sur la maîtrise des langues étrangères et notamment de l’anglais. Pour la plupart des recruteurs, les étudiants évoquant leur participation aux Moot de Vienne, de Paris ou d’ailleurs, sont quasi automatiquement convoqués à un entretien, et sont présumés engagés, motivés, polyglottes et capables de travailler en équipe. Autant d’atouts qui font la différence et qui pèsent sur la sélection finale.
Les étudiants en séance travail avant le Moot.
Vu le manque de moyens et la trop faible place accordée à l’anglais dans notre enseignement, permettre à une équipe tunisienne de prendre part à ces compétitions a, dès le départ, relevé de l’exploit. Mais alors qu’aucune université arabe ou africaine n’avait encore envoyé d’équipes à Vienne ou à Paris, la Tunisie, une fois de plus, a donné l’exemple! Grâce au soutien résolu du doyen de l’université Tunis II, le professeur Fadhel Moussa, et l’encadrement scientifique assuré gracieusement par la professeure Janet Walker de l’université York au Canada et Me Joachim Kuckenburg, du cabinet parisien Kab. Sans oublier, bien sûr, le soutien financier accordé depuis le début par le cabinet international Dechert et, pour cette dernière édition, par la fondation allemande Hanns-Seidel Maghreb.
Bilan de la participation tunisienne
Cette année encore, vu le haut niveau des compétitions, nos étudiantsn’ont pas pu dépasser la phase éliminatoire. Il faut dire que, par le hasard du tirage au sort, à Vienne, ils se sont retrouvés face aux étudiants de l’université d’Ottawa, ceux-là même qui ont ensuite gagné la finale, c’est-à-dire la meilleure équipe du Moot!
Pourtant, de l’avis unanime des présents et du jury de l’épreuve orale, les Tunisiens ont su présenter leurs arguments de façon tout-à-fait honorable, et représenter fièrement la Tunisie face à cette équipe de haute volée.
Si l’important est de participer, notre prochain objectif doit consister à améliorer notablement les prestations de nos étudiants. Un soutien à long terme des sponsors et l’implication accrue des professeurs et des professionnels pourraient faire passer au second plan l’aspect financier, pérenniser le projet et mettre l’accent sur un encadrement régulier tout au long de l’année.
Plus généralement, les universités tunisiennes devraient s’ouvrir plus largement à ce genre d’événements et permettre aux étudiants de vivre ces expériences uniques. L’avenir de notre pays et de nos jeunes en dépend.
* Avocat, consultant pour la Cour Internationale d’Arbitrage de la Chambre de commerce internationale (Cci).
Tunisie. Pour une université moderne et ouverte sur le monde
Pour la troisième année consécutive, des étudiants tunisiens ont participé aux concours de médiation de la Chambre de commerce internationale (Cci) à Paris http://www.lamyblog.fr/2010/10/ouverture-du-concours-darbitrage-international-de-paris-2011/ et d’arbitrage international à Vienne http://www.cisgmoot.org/2010/viseast8-Elimination-Rounds.php. Par Sami Houerbi*
Pour les étudiants de la faculté des Sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis qui y ont pris part, ces deux concours ont été de formidables opportunités pour améliorer leur formation et leur employabilité et pour aider à bâtir une université moderne et ouverte sur le monde.
Imaginez deux équipes bien décidées à défendre les couleurs de l’université tunisienne: l’une à Paris, en février, pour le concours de médiation de la Cci, et une autre à Vienne en avril, pour la 18ème compétition d’arbitrage Willem C. Vis Moot.
Ces deux compétitions prestigieuses simulent des procédures de règlement de litiges commerciaux internationaux en langue anglaise. Cette année, pour se donner une idée, plus de 250 universités ont envoyé des équipes à Vienne, pour leur permettre de mettre en pratique les enseignements reçus, rencontrer d’autres étudiants de différents pays, bénéficier de l’expérience de professionnels de l’arbitrage et rajouter une ligne déterminante sur leur CV. Une occasion rêvée de se préparer aux nombreux défis professionnels qui les attendent.
Un sésame pour l’avenir
On le sait, l’un des principaux défis de notre pays est d’assurer à nos diplômés un avenir professionnel digne de ce nom. Tout étudiant s’attend à recevoir une formation complète, aussi bien théorique que pratique, favorisant les échanges avec des universités et entreprises tunisiennes ou étrangères, et mettant l’accent sur la maîtrise des langues étrangères et notamment de l’anglais. Pour la plupart des recruteurs, les étudiants évoquant leur participation aux Moot de Vienne, de Paris ou d’ailleurs, sont quasi automatiquement convoqués à un entretien, et sont présumés engagés, motivés, polyglottes et capables de travailler en équipe. Autant d’atouts qui font la différence et qui pèsent sur la sélection finale.
Vu le manque de moyens et la trop faible place accordée à l’anglais dans notre enseignement, permettre à une équipe tunisienne de prendre part à ces compétitions a, dès le départ, relevé de l’exploit. Mais alors qu’aucune université arabe ou africaine n’avait encore envoyé d’équipes à Vienne ou à Paris, la Tunisie, une fois de plus, a donné l’exemple! Grâce au soutien résolu du doyen de l’université Tunis II, le professeur Fadhel Moussa, et l’encadrement scientifique assuré gracieusement par la professeure Janet Walker de l’université York au Canada et Me Joachim Kuckenburg, du cabinet parisien Kab. Sans oublier, bien sûr, le soutien financier accordé depuis le début par le cabinet international Dechert et, pour cette dernière édition, par la fondation allemande Hanns-Seidel Maghreb.
Bilan de la participation tunisienne
Cette année encore, vu le haut niveau des compétitions, nos étudiantsn’ont pas pu dépasser la phase éliminatoire. Il faut dire que, par le hasard du tirage au sort, à Vienne, ils se sont retrouvés face aux étudiants de l’université d’Ottawa, ceux-là même qui ont ensuite gagné la finale, c’est-à-dire la meilleure équipe du Moot!
Pourtant, de l’avis unanime des présents et du jury de l’épreuve orale, les Tunisiens ont su présenter leurs arguments de façon tout-à-fait honorable, et représenter fièrement la Tunisie face à cette équipe de haute volée.
Si l’important est de participer, notre prochain objectif doit consister à améliorer notablement les prestations de nos étudiants. Un soutien à long terme des sponsors et l’implication accrue des professeurs et des professionnels pourraient faire passer au second plan l’aspect financier, pérenniser le projet et mettre l’accent sur un encadrement régulier tout au long de l’année.
Plus généralement, les universités tunisiennes devraient s’ouvrir plus largement à ce genre d’événements et permettre aux étudiants de vivre ces expériences uniques. L’avenir de notre pays et de nos jeunes en dépend.
* Avocat, consultant pour la Cour Internationale d’Arbitrage de la Chambre de commerce internationale (Cci).