Le président de l’Agence du service civique (France), a coprésidé, vendredi, l’ouverture du 1er Forum tuniso-français de la société civile. Il a posté dans son blog cet hommage à la société civile tunisienne.
Ce 21 mai, se tenait à Tunis, le 1er Forum tuniso-français de la société civile. Les organisateurs – 4 Ong tunisiennes et l’Institut français – attendaient 150 participants. Il y en avait plus de 500. Un succès qui reflète le foisonnement d’initiatives, d’associations qui ont pu éclore ces trois derniers mois. La société civile a été à l’origine de cette révolution sans parti. Elle était sous contrôle sous «l’ancien régime». Elle entend bien jouer un rôle dans la construction démocratique nouvelle.
Refus de l’invitation du Rcd
J’ai eu l’honneur d’ouvrir ce forum aux côtés de Yadh Ben Achour, président de la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, la réforme politique et la transition démocratique, celui qui est chargé d’organiser le processus électoral qui doit permettre la mise en place d’une assemblée constituante le 24 juillet prochain.
C’était la première fois que je me rendais en Tunisie. J’avais décliné plusieurs invitations. La dernière fois, c’était en novembre dernier, invité à ouvrir un forum pour la jeunesse organisé par le parti unique*, le Rcd, et présidé par Ben Ali. Je n’avais pas eu de mal à refuser cette invitation, comme je n’ai pas hésité à pouvoir participer à ces échanges entre sociétés civiles.
L’enjeu est de taille. Les associations doivent s’organiser, pour jouer ce rôle bien singulier dans la citoyenneté, la solidarité, l’environnement. Il y aura peut-être l’équivalent de notre loi de 1901, qui a résisté si vaillamment depuis plus d’un siècle et qui garantit la liberté associative. Mais il faudra trouver aussi les moyens d’assurer l’indépendance des associations à l’égard des pouvoirs politiques, administratifs, religieux, privés. Il faudra aider ces associations à grandir sans se bureaucratiser, à se professionnaliser sans perdre leur esprit militant, à agir sans s’inféoder. Cela sera un combattant permanent, car tout pouvoir se méfie de tels contre-pouvoirs, cherche à les mettre sous contrôle ou sous dépendance. Pour cela Yadh Ben Achour a plaidé pour que soit soutenu cet «esprit civique» qui souffle depuis cinq mois.
Service civique de jeunes tunisiens en France.
Des Ong françaises, comme la coordination Sud, ainsi que des acteurs de l’économie solidaire, comme le Groupe SOS, étaient présentes et se sont engagées à soutenir leurs partenaires tunisiens. Les jeunes volontaires en service civique pourront apporter leur contribution. Nous sommes convenus d’organiser, d’ici septembre, un programme d’échanges permettant à des volontaires français de pouvoir soutenir l’organisation de la vie associative en Tunisie, pendant que des jeunes tunisiens pourront effectuer un service civique en France.
Comme le disaient des représentants des associations françaises «nous avons aussi besoin de votre énergie pour nous réveiller, parfois».
* - M. Hirsh veut dire sans doute «parti au pouvoir».