Deux autres personnes ont trouvé la mort, samedi, à la ville de Meltaoui, suite à une violente agression commise, au moyen de bâtons et de couteaux, par un groupe d’individus sur un habitant de la région et son fils.
En dépit de leur intervention, les forces de sécurité publique ne sont pas parvenues à repousser les agresseurs et les empêcher d'attaquer les deux victimes, affirme une source sécuritaire citée par l’agence Tap.Avec la mort de ces deux personnes, le bilan des affrontements survenus, vendredi et samedi, à Metlaoui, s’élève à cinq morts et 90 blessés.
Un couvre-feu a été décrété, samedi, dans la ville à partir de 20h et jusqu'à 5h du matin. Le dernier couvre-feu dans la même ville avait été levé début avril.
Ces violences font suite à un climat de tension qui règne dans la région en raison de «rumeurs» relatives à la politique de recrutement de la Compagnie des phosphates de Gafsa (Cpg).
Une «source militaire de haut niveau» a indiqué à la Tap que les forces de sécurité et l’armée ont été empêchées de s’approcher des lieux des affrontements dans la ville où les parties en conflit ont utilisé des cocktails Molotov et des fusils de chasse. Des barricades empêchant l’arrivée de renforts sécuritaires et militaires ont été installées aux niveaux des différentes entrées de la ville.
Samedi, les parents ont dû accompagner leurs enfants à l’école pour la dernière journée de la semaine bloquée. Des dégâts importants ont été constatés dans la ville où des locaux commerciaux ont été pillés et incendiés.
Cette renaissance des «ourouchs», un système d’allégeance clanique ancestral que nous croyions disparu à jamais, a de quoi inquiéter en cette période de transition marquée par un déficit d’autorité et une montée de la colère parmi les populations, à cause de la persistance du chômage et de la mal-vie.
L’incapacité montrée par les services de sécurité, police et armée réunies, à prévenir ces affrontements et à les empêcher de dégénérer en tuerie est plus inquiétante encore.
I. B.