Ces violences ont éclaté vendredi soir à la suite de «rumeurs» sur les quotas de recrutement de la Compagnie des phosphates de Gafsa (Cpg), principal employeur dans la région, qui aurait favorisé une faction au détriment d’une autre.
Des habitants ont lancé sur les ondes de la radio des appels pour une intervention énergique des forces de l’ordre, police et armée réunies, dont l’impuissance face aux violences laisse perplexe. Et suscite des interrogations: les agents ne sont-ils pas suffisamment nombreux pour faire face à une telle situation? Auquel cas, pourquoi les autorités centrales n’ont-elles pas envoyé sur place le renfort nécessaire? Ces agents n’ont pas les moyens logistiques requis pour la circonstance? Pourquoi, dans ce cas, les ministères de l’Intérieur et de la Défense nationale n’ont-ils pas pris les mesures nécessaires à temps pour les doter de ces moyens? Pourquoi avoir attendu jusqu'à ce que le chiffres des morts et des blessés atteignent un seuil aussi dramatique?
Quoi qu’il en soit, les Tunisiens ne comprennent pas pourquoi les agents de sécurité ont-ils perdu, depuis le 14 janvier, leur redoutable efficacité d’antan? Comment expliquer cette baisse de performance qui nous vaut ces scènes de violence clanique revenues du fin fond du passé?
Suite à la grave détérioration de la situation en raison de ces violences entre «ourouchs» (clans familiaux) qui se déroulent depuis trois jours, les autorités ont étendu le couvre-feu de 16h à 6h. Il était en vigueur depuis vendredi de 20h à 5h.
La Tap fait état de la persistance d’un climat de tension dans la région entretenu par l’exacerbation des tendances tribales depuis plusieurs mois.
Selon la radio privée Chems FM, les combats se poursuivaient dimanche dans la ville où plusieurs locaux commerciaux ont été pillés, détruits et incendiés. Avant que des renforts ne se déploient en début d'après-midi dans la ville.
Attaqué par des habitants en colère, l’hôpital de Metlaoui a été abandonné par le personnel médical et paramédical. Les blessés ont été transférés à l’hôpital de Gafsa, chef-lieu de la région, selon la radio privée qui estime que le bilan des victimes «sera encore plus lourd».
I. B.