Les universitaires ont émis des réserves sur le taux de pauvreté de 24,7% publié par le ministère des Affaires sociales. Le sujet fait polémique et le ministre se justifie.


Depuis la publication de ce taux, la polémique ne cesse de gonfler dans les milieux universitaires. On reproche au ministère de ne pas adopter une méthode conforme aux standards scientifiques.
Lors d’une conférence de presse, mercredi, le ministre des Affaires sociales a souligné que la méthodologie adoptée pour mesurer le taux de pauvreté repose sur des dossiers étudiés par les services aux niveaux local, régional et central; ainsi que sur «une étude effectuée sur terrain conforme aux standards et conditions objectifs et subjectifs en vertu des textes réglementaires». «Le ministère s'est également référé à la liste des familles dont le revenu des membres est inférieur à 400 dinars par an et par personne et bénéficiant d’une indemnité fixe et de soins gratuits», rapporte l’agence Tap.
Quant à l’autre référence, le ministère s’est basé le registre des familles bénéficiant de cartes de soins à frais réduits dont le nombre des membres ne dépasse pas les cinq personnes et le revenu n’excède pas, quant à lui, le salaire minimum, ainsi que les listes des familles recevant des allocations de la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss), et surtout celles bénéficiant d’allocations inférieures au salaire minimum garanti (Smig).
Sami Bibi, expert économique international, a précisé, quant à lui, qu’en dépit de la justesse de la méthode suivie  par le ministère des Affaires sociales dans le calcul du taux de pauvreté. Cette méthode, qui repose sur le revenu, ne peut aboutir, néanmoins, à des résultats «exacts». Et de préciser que «le revenu des catégories sociales vivant dans la précarité enregistre des changements continus, ces catégories n'occupant pas de postes d'emploi permanents et leur taux variant selon la conjoncture économique du pays». Et d’ajouter que l’augmentation du taux de pauvreté à 24,7%, soit environ le quart de la population du pays, est imputée à la conjoncture économique que le pays vit en cette période, laquelle a causé le chômage de plusieurs personnes. Les spécialistes (universitaires et chercheurs) attirent l’attention des autorités compétentes sur le fait que l’Ins devrait garantir une information précise et transparente.
Les statistiques, les recherches et les enquêtes relatives aux conditions de vie, au chômage, devraient être mis à la disposition des spécialistes, ont-ils précisé.