Cette décision a été prise à la demande de la défense. Le tribunal a cependant rejeté la demande de libération de certains accusés, maintenant les mandats de dépôt à leur encontre. Il a, également, demandé à la direction des enquêtes douanières de présenter un rapport unifié sur tous les accusés concernés.
Les 22 membres de la famille de l’ex-président et de son épouse, ainsi que l’ancien directeur de la sûreté nationale Ali Seriati, ont comparu, mardi matin, devant le tribunal de première instance de la capitale, dans la salle n°6.
Des accusées enveloppées dans des «sefsaris»
Parmi ces accusés, il y avait neuf femmes qui avaient tenu à porter le «sefsari» (voile traditionnel de la femme tunisienne), à leur entrée dans la salle d’audience.
Les accusations adressées à Ali Seriati concernent seulement des délits de droit commun ainsi qu’un crime financier.
Les frères et sœurs de Leila Trabelsi (Jalila, Samira et Moncef), ainsi que ses neveux (Imed et Houssem), Nejia Jridia et Soufiène Ben Ali figurent sur la liste des accusés dans cette affaire.
Les prévenus sont accusés notamment de tentative de quitter illicitement le territoire national, de détention illicite de grandes sommes en devises sans autorisation de la Banque centrale, possession de cartes de crédits internationales et trafic de bijoux.
Le juge a, en outre, interrogé certains des accusés au sujet de leur possession de comptes bancaires à l’étranger et de biens mobiliers et immobiliers en Tunisie et à l’étranger, précisant que ces accusés avaient l’intention de quitter le pays, le 14 janvier 2011, en direction de la Libye, de l’Arabie saoudite, de la France, de l’Italie, ou vers d'autres pays en possession de la devise, notamment des billets en dollars, en euros et en rials saoudiens, ainsi que des quantités de bijoux.
Selon les déclarations de Jalila Trabelsi, les sommes déclarées au tribunal ont été gonflées, alors qu’Imed Trabelsi a nié toute tentative de fuite. Quant à Houssem Trabelsi, il a sollicité l’indulgence du peuple tunisien.
L’audition d’Ali Seriati
Par ailleurs, le juge a interrogé Ali Seriati concernant sa participation à la fabrication de faux passeports, peu avant la fuite du président déchu, ainsi qu’au trafic de devises. Ce dernier a nié catégoriquement les accusations concernant le trafic de devises, soulignant que cette question «ne fait pas partie de ses prérogatives». Au sujet des faux passeports, il a indiqué que l’opération était du ressort d’une cellule existant au palais présidentiel. Il a, dans ce sens, affirmé que ses responsabilités au palais ont pris fin, le 14 janvier 2011, vers midi, avant la fuite du président déchu. L’accusé a, aussi, expliqué que c’est l’ancien président qui lui avait donné l’ordre de préparer l’avion pour qu’il se rende en compagnie des membres de sa famille en petit pèlerinage en Arabie saoudite.
D’autre part, le tribunal a procédé à l’audition des témoignages d’autres accusés qui ont comparu en liberté.
Les avocats de la défense ont, de leur côté, demandé le report de l’audience afin de prendre connaissance des dossiers de leurs clients et de préparer leur plaidoiries.