Lors d’une conférence de presse, samedi, à la maison de la culture Ibn Khaldoun à Tunis, en présence de Lounis Belgacem, président du Congrès mondial Amazigh, et de deux représentants dudit congrès, Abderrazek Amadi de Libye et Khaled Zerari du Maroc, la présidente de l’association, Khadija Ben Saïdane a indiqué que l’obtention du visa légal constitue l’un des acquis de la révolution tunisienne, rappelant les restrictions et les ennuis causés par l’ancien régime qui a entravé l’épanouissement de la culture Amazigh, la plus ancienne du pays, par tous les moyens, a-t-elle dit.
Une culture minoritaire, mais un élément de diversité culturelle
Les Berbères sont estimés à 3% de la population en Tunisie, contre 25 à 30% en Algérie et 40 à 50% au Maroc. La population berbère a été en majorité assimilée à la population arabophone. Des minorités parlant le Tifinagh persistent encore dans les régions du sud du pays, notamment Matmata, Tamezret, Zeraoua et Taoujout.
Cependant, et même si la culture amazighe reste très minoritaire, elle a non seulement droit à exister, mais elle doit être préservée comme un élément important de la diversité culturelle en Tunisie et au Maghreb. Il faut donc cesser de voir dans la valorisation des particularités culturelles une menace de dislocation de l’unité nationale : ces particularités, si elles ne sont pas instrumentalisées politiquement, peuvent constituer des éléments d’enrichissement de l’identité nationale.
L’Atcm se donne pour objectif de:
- mettre en valeur le patrimoine civilisationnel amazigh de la Tunisie, le développer et le faire connaître à l’intérieur du pays et à l’étranger, le valoriser et l’exploiter au service du développement intégral, notamment dans les régions amazighophones;
- encourager les recherches, les études et la production se rapportant à la culture amazighe, et organiser des évènements dans ce domaine;
- relancer l’usage de l’écriture Tifinagh en tant qu’outil d’expression et de transcription graphique de la langue amazighe;
- préserver le cachet architectural de villages amazighs tunisiens et œuvrer pour qu’ils soient inscrits sur la liste de patrimoine mondial de l’Unesco;
- sauvegarder les us et coutumes authentiques amazighs en Tunisie et combattre l’image stéréotypée et les préjugés concernant les Amazighs;
- contribuer à la construction d’une culture tunisienne cohérente, basée sur la diversité, la différence et la participation, sans exclusion ni marginalisation.
Imed Bahri
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