La violence, durant le mois du jeûne, la Tunisie n’a jamais connu cela. Pourquoi, cette année, la société civile sent-t-elle le besoin de se mobiliser pour un «Ramadan… sans violence»? Démagogie ou véritable action citoyenne?


L’initiative a été lancée par le Conseil national des libertés en Tunisie (Cnlt). Elle vise à diffuser la culture de la tolérance durant le mois saint. C’est ce qu’a annoncé, mercredi, au cours d’une conférence de presse à Tunis, Sihem Ben Sedrine, la présidente du Cnlt. Selon elle, cette initiative est une réponse aux appels lancés sur les réseaux sociaux par certaines parties exigeant la fermeture des cafés et des restaurants durant le mois de Ramadan. Ces appels, répétés et menaçants, ont motivé le lancement de cette campagne de lutte contre la violence, signée par 11 partis et 6 associations, dont le Parti ouvrier communiste tunisien (Poct), le Mouvement Ennahdha, le Parti Tunisie Verte, le Mouvement Baâth, le Congrès pour la République (Cpr), le Parti de la Réforme et du Développement, le Cnlt, l’Organisation tunisienne de lutte contre la torture (Otlt), l’Association liberté et justice et la Ligue tunisienne pour la tolérance. «Une campagne de communication comprenant des spots publicitaires, des pancartes et des conférences assurera la promotion de cette initiative tout au long du mois de Ramadan» a expliqué Mme Bensedrine.
«Lutter contre toutes les formes de violence et d’incitation à la haine en exploitant les rites religieux est la responsabilité de la société civile», a-t-elle ajouté, estimant que «des forces obscures cherchent à avorter la révolution et à diviser les Tunisiens en créant des conflits confessionnels et en nourrissant les divisions régionales et tribales».
Des représentants des partis politiques et des associations, qui n’ont pas encore signé ont mis l’accent sur l’importance de cette campagne pour un ramadan «tranquille», suggérant qu’elle soit étendue à toute l’année. Ils ont exprimé leur disposition à adhérer à cette initiative.