La synagogue Beth-El de Sfax aurait été saccagée et pillée. Les faits se seraient déroulés vers le 18 août, en plein mois du Ramadan. Ces faits, non annoncés officiellement, sont relayés par le Web.


Le premier à avoir donné l’alerte, c’est un certain Camus (Ygal) Bouhnik, citoyen israélien originaire de Sfax, dans un texte repris ensuite par de nombreux sites de la communauté juive de Tunisie.

«L’information n’est pas venue directement des derniers Juifs de cette grande métropole – une trentaine de personnes y vivent encore, la plupart très âgées et faisant «profil bas», dans un pays où la sécurité n’est pas vraiment revenue huit mois après la révolution», lit-on sur le site du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif).

Le même site affirme, par ailleurs, qu’un citoyen tunisien de confession juive, qui a pu pénétrer dans l’édifice, a entièrement confirmé les premières informations données par un Tunisien musulman, en contact avec les associations juives.

Voici les faits tels que rapportés par le Crif, sur la base des témoignages recueillis par ses soins : «Alors qu’il y avait une surveillance policière 24 heures sur 24 du temps du président Ben Ali, cette garde n’existait plus ces derniers mois ; il faut aussi dire que les forces de police tunisiennes sont fortement sollicitées à la fois en raison des troubles à l’intérieur du pays, et à cause des actes de banditisme qui effraient la population – le vol étant l’un des probables mobiles de ce qui s’est passé, nous y reviendrons.

«La police n’a été présente sur les lieux que juste après le constat des saccages, interdisant l’accès à l’intérieur de l’édifice. Depuis, il est verrouillé et ceux qui veulent y pénétrer doivent demander les clés au responsable de la communauté juive locale, Monsieur Zarka. On ne dispose pas encore, à ce jour, de photos prises dans la Synagogue après le saccage.

«Les responsables du saccage n'ont pas laissé de traces extérieures de dégradation, ni de graffitis sur la façade (…)».

S’il est compréhensible, justifié par la volonté de calmer les esprits en cette période assez troublée, le silence des autorités tunisiennes n’en est pas moins regrettable, car il alimente les supputations et les on-dit, et ne permet pas de relativiser ce fait sans doute isolé, et qui s’apparente plus à un vol commis par quelque petit voyou de quartier qu’à l’attaque d’un édifice religieux juif commandité par un groupe extrémiste. Dans ce genre de situation, rien ne vaut en effet une communication transparente et responsable.

 

Imed Bahri