Une campagne de sensibilisation à l’emploi est organisée dans le cadre du Mois de l’emploi et du développement régional, qui se tient du 12 au 30 septembre.


 

Le coup d’envoi de cette manifestation a été donné, vendredi, à Tunis, par le ministère de la Formation professionnelle et de l’Emploi et celui du Développement régional. La contribution du ministère du Transport se traduit par l’utilisation des moyens de transport (métro et bus) pour faire passer le message suivant : «L’emploi est la responsabilité de tous». Des affiches et des supports de communication et d’information seront disponibles à bord de quatre bus et un métro qui va circuler sur 6 lignes du Grand Tunis. Sur le plan régional, un bus sera équipé de ces supports dans chaque gouvernorat.

700.000 emplois à créer
La Tunisie compte 700.000 chômeurs (17% de la population active), dont 200.000 diplômés du supérieur, sachant que l’université amène, chaque année, sur le marché de l’emploi, quelque 80.000 nouveaux diplômés.
Le chômage des jeunes a d’ailleurs été l’un des principaux déclencheurs des révoltes dans tout le pays entre le 17 décembre 2011 et le 14 janvier 2011, date de la fuite de l’ex-dictateur et de la chute de son régime.
La crise économique en Europe (qui représente 80% des échanges extérieurs de la Tunisie), les mouvements sociaux qui ont paralysé de nombreuses entreprises et l’instabilité générale dans le pays ont provoqué la fermeture d’entreprises et l’accroissement du nombre de chômeurs. La guerre en Libye, qui s’est traduite par un afflux massif de Tunisiens qui travaillaient dans ce pays, n’a pas arrangé les choses. Au contraire…

Une marge de manœuvre très étroite.
Pour faire face à ce problème chronique, auquel la conjoncture nationale et internationale a donné un caractère aigu, le gouvernement provisoire multiplie les programmes d’aide et d’accompagnement des demandeurs d’emploi, mais cela reste très en-deçà des besoins exprimés.
Quant au secteur privé, fidèle à son tempérament attentiste, il rechigne encore à se lancer dans de gros investissements créateurs d’emplois. Ce qui ne va pas aider à améliorer la situation à court terme. Autant dire que la marge de manœuvre des décideurs politiques est (et restera dans les prochaines années) très étroite.

Imed Bahri