Une voiture 4X4 a pris feu, dimanche, dans le parking de la résidence El Yamama à la Cité Ennasr II, banlieue de Tunis. Pas trop de dégâts, mais les riverains ont paniqué. Le ministre de l’Intérieur s’est dépêché sur les lieux. Par Zohra Abid
Dimanche vers midi, Aref Koubâa, responsable du syndic, s’est trouvé comme par hasard à l’entrée du sous-sol. Il discutait avec Moez Elloumi (alias Bou El Ezz), propriétaire du restaurant voisin (et de plusieurs appartements de la résidence). «Aref m’a demandé si j’ai fait fonctionner aujourd’hui la cheminée. Au moment où je lui ai répondu par l’affirmative, nous avons entendu un bruit qui ressemblait à celui d’une déflagration. Puis une seconde, ensuite une troisième et une quatrième. On a paniqué... C’était des éclatements de pneus», raconte Bou El Ezz, qui a eu la présence d’esprit de descendre rapidement au sous-sol et de couper le courant et le gaz. Pour remonter et sortir en plein air, il a eu du mal. Ne pouvant plus respirer, il a chancelé et s’est évanoui. On a dû vite le tremper d’eau pour qu’il se réveille.
La voiture calcinée
«L’odeur était insupportable. Vous n’avez pas idée. Une fois conscient, j’ai composé le numéro de la police et celui de la Protection civile», ajoute le restaurateur. Jusque-là on ne savait pas exactement de quoi il s’agissait.
Témoins oculaires
Au 1er sous-sol, il n’y a pratiquement pas de voiture. La seule garée depuis quelques mois, une 4X4. Qui en est le propriétaire ? D’après l’immatriculation, la voiture appartient à un diplomate. «La 4X4 appartient en fait à l’ambassade d’Oman en Libye. Elle est là depuis au moins 5 mois», raconte un riverain.
Une fois sur place, la police a commencé par évacuer l’avenue Hédi Nouira avant que la Protection civile n’arrive. «La fumée était très épaisse, la visibilité nulle et impossible de pouvoir voir ce qui se passe à l’intérieur», raconte à Kapitalis le chef du district de la Police de l’Ariana.
«Les agents de la Protection ont mis du temps pour arriver faute de circulation. Mais ils sont restés en contact avec moi pour voir où en sont les dégâts et en insistant de ne laisser aucune personne s’approcher de l’entrée», raconte M. Elloumi, le premier témoin.
La Protection civile termine son intervention
Les agents de la protection civile sont arrivés à bord de six voitures et une ambulance vers le coup de 13 heures. «Ce n’était pas facile, la fumée épaisse et l’odeur étouffante ont empêché les hommes d’entrer et ils ont vraiment du mal à pénétrer même avec des masques», ajoute un agent de police.
En attendant le rapport de la police technique
Entre-temps, le ministre de l’Intérieur, accompagné du directeur général de la Protection civile et autres responsables de son ministère, s’est dépêché sur les lieux. Tous ont parlé avec les habitants et ils étaient tranquillisés déjà de ne pas voir de victimes. «On a été déjà assuré qu’au moment de l’éclatement des pneus et le déclenchement des feux, il n’y avait aucune personne sur place. Et heureusement que toutes les voitures étaient pratiquement au 2ème sous-sol».
Après avoir maîtrisé les feux, la police technique s’est mise au boulot pour tenter d’identifier les causes. Dans le noir, les agents ont ouvert le capot de la voiture, pris des photos... «Pour pouvoir identifier les causes exactes de l’incendie, il faut attendre les résultats au laboratoire. Jusque-là, on n’en sait rien», précise l’expert.
Avec l’aide de deux hommes de la police technique, nous avons pu entrer, difficilement, au 1er sous-sol et pris quelques photos de ce qui reste de la 4X4, garée tout au fond au coin de la droite. Il était déjà 17 heures. Selon le chef du district, présent du début jusqu’à la fin, l’intervention a duré plus de trois heures.
Au moment où nous écrivions cet article, la résidence est encore privée de courant et de gaz.
«Tout va être rétabli dans deux petites heures au grand max». Sur l’avenue, les cafés sont bondés. Les hommes et les femmes prennent tranquillement leur café, chicha, glace, sandwich et tout semble clame. «J’ai eu la trouille de ma vie. Ma voiture n’était pas très loin de la 4X4 et heureusement que l’intervention a été rapide sinon il y aurait eu bien des dégâts», raconte une jeune dame, soulagée.