Malgré les promesses de l’Etat, les blessés de la révolution n’ont pas bénéficié des soins nécessaires. Parmi ces héros, Rached, la vingtaine, qui a entamé mercredi une grève de la faim. Il se porte mal…
Par Zohra Abid
Issu d’une famille moyenne de Mornag, un village de Ben Arous (dans la proche banlieue de Tunis), Rached était l’un des premiers blessés par balle de la révolution. Sa famille, ses amis et plusieurs internautes se sont mobilisés sur les réseaux sociaux pour sensibiliser l’opinion publique sur l’état de santé de ce jeune.
Selon son frère Tarak, tous les moyens ont été utilisés pour que l’Etat vienne au secours de Rached, mais il n’y a eu que des promesses en l’air.
«Ce soir, mon petit frère va passer encore une nuit au siège de nos confrères de ‘‘Nawaat’’ à Bab Benat où il a entamé une grève ouverte de la faim. Suite à un sit-in devant l’hôpital militaire, les autorités nous ont promis de prendre en charge tous les blessés dont Rached. C’était seulement des paroles. Le porte-parole de l’hôpital militaire vient de nous répondre que le ministère de la Santé n’a pas le budget nécessaire pour soigner les blessés», a dit à Kapitalis Tarek El Arbi, frère aîné de Rached. Et de poursuivre que la famille est très en colère et demande à l’Etat de se tourner vers les blessés immédiatement. «Car ça urge. Ce qui se passe est odieux et inadmissible. A voir les sommes d’argent consacrées à la pub et aux campagnes électorales, on ne peut qu’insulter l’avenir de ce pays qui a tourné le dos aux hommes qui ont dit non à Ben Ali en manifestant pacifiquement. En voilà de la reconnaissance», a ajouté Tarek, dans tous ses états.
Rached a été blessé par une balle tirée par un agent de police de Mornag, le 12 janvier. Après son réveil du coma, il a passé de longs séjours dans les hôpitaux où il a subi plusieurs interventions chirurgicales. Le grand blessé se déplace aujourd’hui sur une chaise roulante. Le pire dans cette situation dramatique, est que ses os sont touchés et que son état continue de se dégrader.
Z. A.
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