Des blessés de la révolution du 14 janvier ont organisé, mardi après-midi, un sit-in à la place de la Kasbah, pour protester contre le contenu du décret-loi relatif aux indemnisations des martyrs et de blessés de la révolution.
Les sit-inneurs ont barré la route au cortège du Premier ministre du gouvernement transitoire, Béji Caïd Essebsi, ce qui a nécessité l’intervention des forces de sécurité pour disperser les manifestants. Certains ont subi des blessures légères.
Un dossier prioritaire
Les blessés protestataires considèrent que le décret-loi les concernant ne répond pas à leurs aspirations et n’est pas à la hauteur des sacrifices qu’ils ont consentis pour la révolution de la dignité et de la liberté, de même qu’il n’a pas apporté une suite favorable à leurs revendications sociales, matérielles et morales.
Certains d’entre eux ont même affirmé que les dispositions du décret-loi constituent «une véritable insulte à leur personne», affirmant qu’ils se sont lassés d’attendre.
Ce mouvement de protestation vise à faire entendre la voix des blessés à l’opinion publique et aux forces politiques qui seront présents au sein de l’Assemblée nationale constituante, et à les sensibiliser quant au caractère prioritaire de leur dossier.
La Conseil des ministres réuni le 20 octobre courant avait adopté le projet de décret-loi portant sur les indemnisations au profit des martyrs et des blessés de la révolution.
Grève de la faim à Bab Bnet
Par ailleurs, des blessés de la révolution tunisienne ont poursuivi mardi leur grève de la faim, à Bab Bnet, à Tunis, pour le septième jour consécutif.
Les grévistes de la faim exigent qu’on leur accorde la priorité dans les soins, notamment, après la dégradation de leur état de santé. Ils réclament aussi des compensations sociales, matérielles et morales et une prise en charge dans les centres médico-sanitaires spécialisés.
Taoufik Bouderbela, président de la Commission nationale d’investigation sur les dépassements et les abus, a annoncé aux grévistes de la faim, auxquels il a rendu visite mardi, que le ministre de la Défense nationale lui a promis de dépêcher une délégation du ministère pour connaître de visu la situation des grévistes de la faim et prendre les mesures adéquates.
M. Bouderbela a écouté les revendications des grévistes et leur a promis d’intervenir immédiatement auprès des autorités afin qu’ils les fassent transférer dans les centres médicaux spécialisés.
Mohamed Montassar Ben Amor, blessé pendant la révolution, a indiqué à la Tap qu’il a perdu son travail dans une entreprise publique pour incapacité après avoir reçu une balle pendant la révolution. Il a ajouté que les blessés vivent une mort lente à cause des douleurs et de la déception qu’ils éprouvent. Cette situation a poussé Chokri Riahi, l’un des blessés de la révolution, qui souffre d’un handicap, à penser au suicide.
De son côté, Rached Bel Arbi, devenu handicapé à cause d’une blessure par balle, a affirmé qu’il ne bénéficie d’aucun droit et que les autorités sanitaires ne pensent même pas à lui fournir les soins nécessaires.
Source : Tap.