Pour avoir délivré, le 13 janvier, un certificat non conforme sur l’origine du décès d’un martyr de la révolution, le médecin Mourad Mansour est poursuivi par la justice.


Suite à la plainte portée par la famille du martyr à l’encontre du médecin, le juge a ordonné, le 16 novembre dernier, son incarcération immédiate.

Dr Ben Mansour a été condamné à 6 mois de prison ferme, une amende de 1.500 dinars pour chacun des 6 membres de la famille du martyr, ainsi que sa radiation à vie du tableau de l’Ordre des médecins.

Son avocat a fait appel et demandé l’acquittement de son client.

Le juge qui a entendu aujourd’hui l’accusé, a reporté l’affaire pour le 10 décembre courant.

Le 13 janvier, Dr Mansour assurait les gardes aux urgences de l’hôpital Kheireddine. Il a reçu un blessé par balle et il a constaté le décès. Selon la version du médecin, une dizaine des proches de la famille du martyr seraient venus armés à l’hôpital et auraient demandé un certificat de décès immédiatement. Le médecin leur a délivré, le 14 janvier, un certificat signalant que «la mort est naturelle». Et qu’il n’y a aucun obstacle pour inhumer le mort.

En signe de reconnaissance aux martyrs de la révolution, l’Etat a décidé le dédommagement de leurs familles en leur déboursant 20.000 dinars à chacune. La famille de ce martyr, n’ayant pas été dédommagée, a porté plainte contre le médecin qui lui a délivré le certificat.

Depuis l’éclatement de cette affaire, un comité de médecins s’est mobilisé sur les réseaux sociaux défendant leur confrère. Le 3 décembre, le syndicat des médecins a appelé à une grève.

Aujourd’hui, mercredi, jour du procès, plusieurs médecins se sont rassemblés à Bab Benat devant le tribunal de Tunis protestant contre la condamnation de Dr Mansouri.

Z. A.