Un Tunisien a été arrêté en Espagne alors qu’il menaçait d'immoler par le feu, sa personnes et 3 autres, et d’incendier le bâtiment du consulat de Tunisie à Madrid.


 

T. Hammami, âgé de 32 ans, qui était en possession de plusieurs bouteilles de dissolvant, d’une autre d’alcool à brûler et de deux briquets, s’est présenté, le lundi 27 novembre, à 13 heures 15, au siège du consulat tunisien à Madrid. Il a commencé par saccager des objets dans la salle d’accueil en lançant des cris et des insultes en arabe tunisien. Il s’est mis ensuite à cogner sur les vitres de sécurité du guichet, avant de se saisir d’un radiateur et de l’utiliser comme un moyen pour bloquer la sortie aux trois employés qui se sont trouvés bloqués à l’intérieur du guichet. C’est alors qu’il a menacé de les immoler par le feu et de s’immoler lui-même si ses revendications n’étaient pas satisfaites. Quand il s’est mis à asperger le sol et les murs de la salle avec du dissolvant, les employés ont commencé à paniquer.

Rien à voir avec les révoltes arabes

Le jeune homme a demandé qu’on lui ramène sa fille, âgée d’un an et demi, des États-Unis, où elle avait été emmenée par sa présumée épouse. Celle-ci avait été agressée par son compagnon tunisien, en juin dernier, pendant leurs vacances en Tunisie, révèleront des sources diplomatiques aux médias ibériques.

Les cris de Hammami ont été entendus jusque dans le bureau du consul, Kaïs Khabthani, situés au premier étage du bâtiment. Le diplomate, qui avait rencontré Hammami quatre fois auparavant, est descendu pour offrir un verre d'eau au jeune homme espérant le calmer, mais sans résultat. Il a alors appelé la police espagnole.

Une brigade de la police s’est aussitôt déplacée sur les lieux. Un officier en civil est entré dans le consulat pour essayer de raisonner Hammami. Mais le Tunisien a réagi en arrosant l’officier avec le liquide inflammable. Ce dernier s’est alors jeté sur lui et l’a poussé dans un coin de la salle. Il a pu finalement l’immobiliser avec l’aide d’autres policiers arrivés en renfort.

Hammami a donc été emmené au poste de police où il a été interrogé et accusé de détention de produits illégaux et de graves menaces. Tous ces faits ont duré environ une heure.

Il a exhibé un couteau en menaçant de se tuer

Le lendemain de l’incident, les employés du consulat étaient encore sous l’effet de la peur. «Il est fou, dit l’un d’eux». L’odeur du dissolvant dans les bureaux du N° 70 de l’avenue Alphonse XIII n’avait pas encore disparu.

Kaïs Khabthani a reçu Hammami en août. «Il est venu pour inscrire sa supposée fille auprès des services du consulat tunisien, mais il n’avait qu’un certificat de résidence, et pas de bulletin de naissance attestant de la paternité de la fille», explique le consul à des journaux espagnols.

Après que le consul lui eut expliqué ce qu’il devait apporter comme documents nécessaires, Hammami s’en alla. Mais il est revenu après quelques jours avec la même réclamation. Cette fois, en exhibant un couteau au consul et en lui disant que si on ne lui accordait pas ce qu’il voulait il allait se tuer.

Un rêve de vie vite brisé

Selon le récit de Kaïs Khabthani rapporté par les journaux madrilènes, Hammami a eu une liaison avec une femme américaine à Madrid. «Il avait des illusions sur l’obtention d’une autre nationalité et la réalisation de ses rêves. En Espagne, il n’a jamais travaillé. De fait, il était inscrit au chômage.

«Rien ne prouve qu’il a une fille âgée d’un an et demi. Tout a été inventé par Hammami, l´été dernier, après une dispute avec sa compagne américaine pendant leurs vacances en Tunisie au cours de laquelle il l’avait frappée. L’Américaine s’était d’ailleurs rendue à l’ambassade américaine à Tunis où elle a trouvé refuge avec sa fille.

Hammami a tout fait pour essayer de démentir la version de son épouse auprès des tribunaux tunisiens espérant les empêcher, elle et sa fille, de quitter la Tunisie, mais les juges n’ont pas donné suite à sa demande parce qu’il n’avait aucune preuve documentée de liens familiaux avec l’une ou l’autre.

L’Américaine a pu finalement partir dans son pays et c’est ce qui a déclenché la crise de folie de Hammami.

Pour un traitement psychiatrique

«Lundi, il était venu pleurer en nous demandant de lui rendre sa fille, et en disant que nous étions des menteurs. Nous l’avons donc invité à retourner dans son pays en promettant de lui payer l’avion pour qu’il puisse aller au tribunal là-bas, et demander un test de paternité... mais il a tout refusé. Il était hors de lui. Nous sommes prêts à l´aider, mais pas sans les documents.»

L’ambassade tunisienne n’a pas porté plainte contre Hammami, mais elle a demandé qu’il soit traité dans un établissement psychiatrique. «C’est un patient qui a besoin de retrouver son self contrôle. Les employés sont encore sous le choc», a déclaré M. Khabthani.

Hammami est un immigré légal. Il a une carte de résidence permanente en Espagne depuis quatre ans.

Source : ‘‘Abc’’.