Médecins, pharmaciens, dentistes et autres blouses blanches sont entrés, aujourd’hui, en grève générale. Exceptés les urgences et médecins de garde.
Le corps médical dans toutes les régions sera paralysé aujourd’hui toute la journée. Cet appel à la grève a été lancé par le Syndicat général des médecins, pharmaciens et médecins dentistes de la santé publique et la Fédération générale de la santé.
Les deux syndicats appellent à l’organisation d’un mouvement de protestation, le 23 décembre prochain, avec un arrêt de travail de deux heures (7h00-9h00), à l’exception des services d’urgence.
C’est ce qu’a été annoncé lors d’une conférence de presse, mardi, au siège de l’Union générale tunisienne du travail (Ugtt) à Tunis.
Cette décision a été prise suite aux à la dégradation de la situation sécuritaire dans les établissements hospitaliers publics. Sami Souihli, secrétaire général du Syndicat général des médecins, pharmaciens et médecins dentistes a qualifié d’«intenable» les agressions répétées contre le corps médical et paramédical. «Un phénomène qui a pris de l’ampleur après la révolution», a-t-il fait remarquer. Et d’évoquer que la violence verbale et physique à laquelle sont confrontés les agents de la santé, agressions allant jusqu’à causer une infirmité permanente, comme c’est le cas de deux professionnels de la santé (50% d’invalidité).
Le syndicaliste a appelé à l’urgence de sécuriser les conditions de travail dans les établissements de santé.
L'affaire Mourad Ben Mansour
Par la même occasion, M. Souihli est revenu sur l’affaire de Dr Mourad Ben Mansour exerçant à l’hôpital Kheïreddine au Kram, qui sous la pression, a été contraint de rédiger un faux rapport sur les circonstances de la mort d’un martyr de la révolution tué par balle.
Le cas Ben Mansour, condamné à 6 mois de prison ferme et radié à vie du tableau de l’Ordre de médecins ne sera pas le seul cas. Ce qui explique peut-être cette mobilisation syndicale.
Le secrétaire général de la Fédération générale de la santé, Kacem Affaya, a ajouté que le syndicat a toujours défendu le droit des citoyens à des prestations de meilleure qualité. Il a, par ailleurs, expliqué, que les médecins, soucieux de secourir les blessés de la révolution «avaient omis de rédiger des rapports médicaux sur les circonstances de la mort des martyrs de Thala et Kasserine», a-t-il avancé. Et de lancer aux citoyens, en particulier les proches des patients, à considérer les conditions de travail dans les établissements publics.
Z.A. (avec Tap).