Il a fallu un travail de titans d’une jeune association tunisienne pour retrouver, en Italie, la trace de près de 1.800 clandestins tunisiens portés disparus. Mieux : ils sont bien vivants.
Au lendemain de la révolution, près de 40.000 Tunisiens ont émigré clandestinement dans des barques de fortune vers la rive nord de la Méditerranée. Plusieurs ont péri en mer avant d’atteindre le continent européen. D’autres sont rentrés au pays, d’autres errent encore ici et là dans une Europe qui ne veut pas d’eux. Et d’autres ont carrément disparu.
Les familles de ces clandestins n’ayant aucune nouvelle de leurs enfants n’ont pas cessé de manifester devant le Premier ministère (sous Beji caïd Essebsi) ou celui des Affaires étrangères et autre Ligue tunisienne des droits de l’Homme (Ltdh). En vain.
Mais voilà qu’avec le nouvel an, les efforts déployés par une association ont fait revenir l’espoir.
Près de 1.800 jeunes Tunisiens, qui ont émigré clandestinement en Italie pendant les premiers mois après révolution, ont été retrouvés. C’est l’Association tunisienne pour l’emploi et l’émigration (Atee), fondée le 11 septembre par Mokhtar Agrebi, qui vient de l’annoncer, mardi.
«Les personnes retrouvées sur le sol italien sont issues de toutes les régions de la Tunisie, notamment du Centre et du Sud. Ils sont bien vivants. Mais tous ces clandestins sont dans les prisons italiennes», a déclaré à Kapitalis le président de l’Atee, dont le siège est sis à l’avenue de Carthage à Tunis.
M. Agrebi a souligné qu’une liste préliminaire a été, déjà, établie. Et dès qu’il réunira plus d’éléments des familles de ces clandestins, son association va intervenir en Italie pour faire rapatrier ceux qui souhaitent rentrer au pays. «Nous allons compter aussi sur le gouvernement tunisien et son homologue italien pour venir en aide à ces jeunes. Une fois rentrés au pays, ils doivent être réinsérés dans la société et ceci n’est possible que lorsqu’ils trouveront un emploi. Il ne faut surtout pas les marginaliser davantage. Ils sont jeunes et avec tout ce qu’ils ont enduré, ils restent très fragiles», a-t-il ajouté.
Les familles des personnes concernées peuvent contacter l’Atee soit par téléphone (98.478 286) soit par fax (71.382.577).
Zohra Abid