L’enseignante Amel Jaïdi, agressée verbalement et poussée contre son bureau, lundi, par l’un des étudiants sit-ineurs de la Faculté de La Manouba, a décidé de porter plainte.
Les étudiants de la Faculté des Lettres et Sciences humaines de La Manouba ont repris, lundi, le chemin de l’université après interruption des cours depuis le 28 novembre à cause des salafistes qui ont observé un sit-in. Ils ont cru que le calvaire des salafistes était terminé ou du moins à moitié résolu après leur évacuation pacifique le 5 janvier au soir par les forces de l’Ordre et la reprise des cours deux jours après. C’était trop beau pour être vrai. Les Salafistes n’ont pas lâché le morceau et sont revenus à la charge, occupant encore une fois les lieux.
Ces étudiants se croient toujours au-dessus des lois et continuent à imposer les leurs. Le dernier incident en date remonte au lundi 9 janvier.
Amel Jaïdi, chef du département anglais et membre du conseil scientifique de la Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de La Manouba, a été agressée verbalement et poussée par un groupe d'étudiants, tous des barbus, qui se sont introduits dans le cours par la force l’accusant, elle et ses collègues, d’être des athées et des vauriens. Que veulent-ils exactement ?
Une des étudiantes en niqab a refusé de découvrir son visage pendant le cours. L’enseignante lui a rappelé le règlement intérieur. Selon Amel Jaïdi : «L’étudiante l’a menacée et a fait appel aux salafistes qui poursuivent leur sit-in à l’intérieur de la faculté. C’était à 9h30, au premier étage du département d’anglais. L’un d’eux m’a traitée de tous les noms et m’a poussée contre la table. Il m’a dit : ‘‘Soit notre sœur entre en cours sans se découvrir le visage soit personne n’a le droit d’étudier’’, raconte l’enseignante sur Shems FM. Et d’ajouter qu’elle a porté plainte contre l’étudiant en première année histoire qui l’a agressée. Elle a dû rédiger aussi un rapport à l’administration pour prendre les mesures qu’il faut.
A la mi-journée, les sit-ineurs ont reçu le renfort de salafistes étrangers à la faculté. Comme quoi, la question des salafistes fait encore du surplace et n’a pas été résolue. Les propos de l’enseignante tournent sur les réseaux sociaux et la colère, selon les commentaires, est en train de monter d’un cran au fil des minutes.
Qu’en pense le gouvernement Jebali ? Et que dira aussi la justice ?
Z. A.