Faits principaux et citations sélectionnées parmi celles des jeunes du monde entier ayant contribué au Rapport mondial sur la jeunesse, intitulé ‘‘Emploi des jeunes : Perspectives des jeunes sur la recherche d’un travail convenable dans un monde en changement».
Emploi des jeunes, taux et conséquences :
* Le taux mondial du chômage des jeunes, qui est supérieur depuis longtemps à celui des autres groupes d'âge, a vu sa plus grande augmentation annuelle en 2009 ; à son plus haut niveau, il y avait 75,8 millions de jeunes au chômage.
* En 2010, le taux mondial du chômage des jeunes était de 12,6%, chiffre considérablement supérieur à celui du chômage des adultes, lequel était de 4,8%.
* Aujourd’hui, environ 152 millions de jeunes travailleurs vivent dans des ménages en dessous du seuil de pauvreté (1,25 $US/jour), soit 24% des travailleurs pauvres.
«Les jeunes qui arrivent à trouver un travail doivent accepter un salaire extrêmement bas. Certains employeurs en profitent pour exploiter les jeunes.» (Parth, 24 ans, Inde).
«La révolution en Égypte, qui est menée par une jeunesse frustrée mais pleine d’espoir, est stimulée par une longue histoire d’absence de solutions au problème du chômage, de corruption et de violations de droits de l’homme. Nous nous révoltons avec l’espoir qu’une fois un bon système de gouvernance en place, l’Égypte attirera davantage d’investissements et d’emplois… Il y a une relation étroite entre la sécurité et la démarginalisation économique et sociale, avec une jeune génération qui comprend l’étroitesse de cette relation et qui lutte pour les obtenir.» (Emad, 28 ans, Égypte).
On constate que, en réaction à leur situation en matière d’emploi, les jeunes retardent le moment de se marier et d’avoir des enfants, réduisent la taille de leur famille et s’occupent de plus en plus de leurs parents. De nombreux jeunes retournent également vivre chez leurs parents, ou vivent en colocation pour réduire leurs frais.
Le taux de chômage élevé «décourage les gens de se marier, parce qu’ils n’auront pas les moyens de fonder une famille.» (Loubna, 23 ans, Maroc)
Différence entre les sexes :
* En 2010, le taux total de chômage des jeunes était de 25,5% au Moyen-Orient et de 23,8% en Afrique du Nord. Le chômage des femmes jeunes dans ces zones était particulièrement frappant, à 39,4% au Moyen-Orient et 34,1% en Afrique du Nord.
«Les femmes jeunes sont doublement touchées, car elles sont victimes non seulement du manque d'emplois, mais de la mauvaise qualité de ceux-ci, en particulier dans l’économie souterraine, qui est caractérisée par des salaires bas, une sécurité de l’emploi moindre et l’absence de moyens de se faire entendre. » (Lody, 25 ans, Cambodge)
* À l'échelle mondiale, en 2010, 56,3% des hommes jeunes ont participé à la population active, contre 40,8% des femmes jeunes. Le taux du chômage mondial des femmes jeunes était de 12,9%, contre 12,5% pour les hommes jeunes. Dans les économies développées, dans l’Union européenne et en Asie de l’Est, les hommes jeunes ont subi des taux de chômage légèrement plus élevés que ceux des femmes jeunes.
Autrefois, les filles étaient aussi exclues de certains emplois. Mais, plus récemment, elles ont été de plus en plus favorisées. On rencontre donc des offres d’emploi qui annoncent que «les femmes sont encouragées à postuler». (Youssoupha, 23 ans, Sénégal).
Différences régionales :
* Les pays en voie de développement englobent 87% des jeunes du monde, qui sont souvent sous-employés et travaillent dans l’économie souterraine, dans de mauvaises conditions. Les jeunes qui vivent dans la pauvreté n’ont pas les moyens d’être au chômage.
«Les gouvernements ne font pas grand-chose pour mettre des idées en application… On dirait que l’amélioration de la situation ne les intéresse pas.» (Sandra, Slovénie).
* Dans les pays en voie de développement, le chômage tend à être élevé parmi les jeunes les plus instruits, ce qui conduit à un problème du chômage des diplômés.
Il y a une «obsession excessive pour les qualifications et les certifications» et «les emplois ont tendance à être restreints à des réseaux sociaux informels (liens familiaux et d’amitié).» (Ayshah, 26 ans, Kenya).
«De nombreux jeunes, en particulier les plus pauvres, commencent à travailler trop jeunes sans les compétences élémentaires qui pourraient les rendre attractifs sur le marché du travail. Les élèves finissent leurs études secondaires sans les compétences qui leur permettraient de s'adapter aux changements du marché du travail.» (Roger, Ghana).
«À quoi sert l’éducation si on ne nous donne pas une chance de nous servir de nos connaissances et de nos qualifications ?» (Mridula, 16 ans, Inde).
Migration de la main-d’œuvre :
* De plus en plus de jeunes partent vers les villes ou émigrent dans des pays ayant davantage d’emplois, en se séparant de leurs familles et de leurs réseaux de soutien social.
«Nous, les jeunes, nous sommes en train de perdre espoir. Nous essayons de blâmer autrui en espérant qu’un jour tout ira bien, qu’un jour quelqu’un frappera à notre porte pour nous offrir l’emploi rêvé… mais pourquoi est-ce que nous devons attendre ? Nous devons innover, pour risquer, pour créer, pour rechercher… pourquoi pas dans un autre pays, par exemple ?» (Leo, 28 ans, Espagne).
L’avenir :
«Nous voulons faire une différence. Nous voulons une chance de travailler. Nous voulons faire nos preuves.» (Navjot K.)
«Le plus important est de ne pas se décourager et d’apprendre quelque chose de nouveau chaque jour.» (Yanira, 29 ans, Mexique).
«Les jeunes sont, en général plus conscients des questions mondiales comme le changement climatique et la justice sociale. Je pense que la promotion de l’économie verte chez les jeunes est une solution gagnante.» (Michael, 23 ans, Italie, Organisation espérantiste mondiale pour les jeunes).
«Au lieu de former les jeunes à trouver du travail, on devrait former les étudiants à créer des emplois.» (Bwenje, Ouganda).