Pour fournir des logements décents aux familles et aux catégories défavorisées, la Tunisie a annoncé la construction de 150.000 logements sociaux et économiques dans un délai de 3 ans.


 

Bourguiba et Ben Ali ont fait de la «dégourbification» et de l’«éradication des logements précaires» une grande priorité. Cinquante ans après, les résultats sont loin d’être à la hauteur de la propagande officielle à ce propos.

Des images insupportables

En l’absence de statistiques officielles sur le nombre de gourbis et de maisons en tôle dans le pays, on se contentera des images dégradantes de ces familles vivant dans des conditions d’extrême pauvreté diffusées ces derniers mois par les chaînes de télévision. Cela est-il encore possible, admissible, supportable ? Non, bien sûr. Il va donc falloir faire quelque chose pour résoudre définitivement ce problème.

C’est dans ce cadre qu’a été élaboré un programme pour la construction de 150.000 logements sociaux et économiques dans un délai de 3 ans.

Ce programme a été annoncé, lundi, par Riadh Bettaieb, ministre de l’Investissement et de la Coopération internationale, au cours d’un entretien, avec le directeur général du fonds d'Abu-Dhabi pour le développement économique (Fadd).

Seif Al Suwaidi, directeur général du Fadd, effectue une visite en Tunisie du 13 au 15 février, à la tête d’une délégation comportant des représentants du Fadd, du ministère émirati des Affaires étrangères, de l’institution de bienfaisance Khalifa Bin Zayed Al Nahyan et du Croissant rouge émirati.

Au cours de l’entretien, M. Bettaieb a présenté un premier exposé sur les projets qui pourraient bénéficier du financement du fonds, ou des structures émiraties de bienfaisance.

Concrètement, il s’agit de construire des réservoirs d’eau potable, des barrages et des stations de dessalement d’eau de mer, ainsi que des programmes agricoles intégrés, des projets d’infrastructure (autoroutes, élargissement de ports) et la réalisation, à Sfax, d’un hôpital spécialisé en cancérologie.

Des taux d’intérêts appropriés

M. Bettaieb a, par ailleurs, évoqué les opportunités de participation des associations humanitaires émiraties à l’équipement des hôpitaux des régions intérieures.

Le responsable du Fadd a, pour sa part, exprimé la volonté de cette structure de participer au financement de projets de développement en Tunisie par l’octroi de crédits à conditions allégées.

«Parce que nous sommes conscients des défis auxquels la Tunisie est confrontée, nous sommes disposés à appliquer des taux d’intérêts appropriés», a-t-il précisé.

S’agissant de l’annulation de la dette tunisienne contractée auprès du fonds, le responsable a indiqué que cette question n’est pas actuellement à l’ordre du jour, rappelant que la Tunisie, qui jouit d’un très bon classement auprès du fonds, a toujours honoré ses engagements vis-à-vis de cette structure.

La Tunisie a signé, depuis 1974, début de sa coopération avec le Fadd, 11 accords de financement de projets d’une valeur de 200 millions de dinars.

Ces projets concernent notamment la réalisation d’un périmètre irrigué sur le barrage de l’Oued Erremel (11 millions de dinars), 20 barrages de montagne moyennant (de 31 millions de dinars), le barrage Serrat et l’irrigation des plaines d’Aouled Boughanim et Mahjoub (19 millions de dinars).

I. B. (avec Tap).