Malgré la pluie et le mauvais temps, les Salafistes qui ont lancé hier un appel sur les réseaux sociaux pour se rassembler massivement et crier à la destitution du doyen de la fac des lettres de la Manouba, ont répondu présents, ôté le drapeau national et hissé les leurs.


On pouvait s'attendre à tout. Sauf de voir un jour, des Tunisiens déchirer le drapeau du pays. Pourtant, c’est une chose faite. A l’heure où nous écrivons ces lignes, des salafistes (dont plusieurs venus en estafette blanche) d'un certain âge, ont bloqué toutes les issues et se sont rassemblés devant la porte d’entrée de la faculté des lettres de la Manouba en criant contre le doyen. «Dégage» (du français dans leur texte) est leur maître mot.

Le silence «complice» du gouvernent

Selon eux, Habib Kazdaghli est un pur produit de la gauche et ne mérite pas le poste de doyen. Jusqu’à cette heure-ci, aucune intervention. Les forces de sécurité, se trouvant dans les parages, n’ont pas encore reçu l’ordre d’intervenir. «Vous êtes journalistes ! Nous ne pouvons même pas vous protéger...», a dit l’un des agents à notre collègue, témoin sur place.

«Le bureau du doyen a été pris pour cible et les vitres ont été brisées par des jets de pierres», raconte notre collaboratrice.

Cette manifestation vient en réponse aux sanctions prises par le Conseil de discipline réuni vendredi contre des sit-iners salafistes qui veulent imposer leurs lois. Et ce n’est pas tout. Mardi, le doyen a porté plainte auprès du procureur de la république contre deux étudiantes niqabées qui se sont comportées agressivement dans son bureau lorsqu’il les a priées de disposer. Ceci est la version du doyen qui cherche à se protéger.

Sur les réseaux sociaux, les salafistes se partagent d’autres informations : l’une de leurs niqabées a été agressée par le doyen et elle a d'ailleurs obtenu un certificat médical de 10 jours. A chacun sa version. Mais où sont passés les procureurs de la république pour mener leur enquête ? Bizarre ! Que dit la loi ? L’article 129 du Code pénal punit d’un an de prison ferme tous ceux qui, par des gestes, paroles ou autres moyens portent atteinte publiquement au drapeau tunisien. «Juste un petit rappel», parole d’une Tunisienne.

Z.A.