Elles sont séparées des garçons de leur âge, voilées de la tête aux pieds et  soumises à un embrigadement religieux en règle. Mais que fait donc le gouvernement?


Le ministère de la Femme et de la Famille est informé de l’existence de jardins d’enfants et d’écoles coraniques ne répondant pas aux critères de la profession et qui bafouent, au nom de la religion, les droits de l’enfance. Mais qu’attend-il pour intervenir avant qu’il ne soit trop tard?

Interrogé jeudi, lors de la rencontre périodique avec la presse au Premier ministère, à propos de ces institutions éducatives qui violent les droits de l’enfant, Mohamed Ali Khaldi, représentant du ministère de la Femme et de la Famille a déclaré que son département a reçu un rapport à ce sujet et qu’il est en train de coopérer avec des responsables du ministère des Affaires religieuses afin de trouver une solution.

Quand on est au courant que ces institutions qui, au lendemain de la révolution, ont poussé comme des champignons dans les banlieues surtout défavorisées, et qui n’appliquent ni les règles du métier ni ne respectent la pédagogie, il y a de quoi s’inquiéter et sonner l’alarme.

Depuis près d’une dizaine de jours, des photos de classe tournent sur les réseaux sociaux. Une classe peuplée de petites filles. Seulement des filles et on se croirait en Afghanistan ou au Pakistan, à quelque taliban près. Ces photos ont choqué les internautes, parents et acteurs la société civile. 

Première lecture: elles sont en bas âge. Aucun garçon n’est présent dans la classe. Elles sont voilées de la tête aux pieds. Seul apparait un petit visage angélique à moitié découvert. Et un turban blanc ou vert, imprimé de versets coraniques et un regard brillant d’innocence.

Ces fillettes reçoivent des cours séparément des garçons de leur âge. Une autre éducation que celle proposée aux garçons. Elles n’ont pas à partager avec ces derniers les mêmes jeux (pas l’ombre d’un seul jeu éducatif, pas de poupée, pas de livres de contes…). Et ne disposant que d’ardoises et de la craie.

La question posée aujourd’hui: où sont passés les inspecteurs pour faire le suivi? Qui sont les éducateurs qui assurent les cours? Qui a délivré l’autorisation à ces jardins d’enfants qui, apparemment, ont une mission autre  qu’éducative à accomplir? Où sont passés aussi les défenseurs des droits de l’enfance? Que Sihem Badi, la ministre de la Femme et de la Famille, se dépêche pour trouver au plus vite une solution radicale. Car, il y a feu dans la maison et ça n’attend plus.

A bon entendeur !

Z. A.