Caid-Essebsi-presidence

Je soutiens un candidat qui inspire le respect dont se tient la fonction présidentielle. Oui je soutiens Caïd Essebsi, sans me départir de ma liberté, de ma fierté et de mon honneur.

Par Hedia Yakhlef*

 

Certains esprits bornés qui n'ont du politique que le sens du troupeau, oies blanches ou moutons affamés, élevés dans cet aveuglement de l'adoration béate du maître et la jouissance de la servitude, sont loin de pouvoir concevoir une distinction entre «mounachada» (imploration) et «moussanada» (soutien).

Ils s'obstinent à croire que la différence est simple affaire de signes diacritiques posant une plaisante anagramme.

Cette cécité est la marque d'une déficience intellectuelle, parce que les deux mots s'opposent comme se distinguent deux visions diamétrales du politique ou deux conceptions du rôle de l'individu quand il s'implique, comme être doué de raison et d'intelligence, dans la vie de sa cité, à travers un engagement dans une structure (politique).

La «mounachada» procède d'un élan de pulsions, d'une poussée d'affects, d'un mouvement vers l'autre hissé au rang d'idole à implorer.

Il y a dans cette attitude toute la pesanteur de la soumission, forcément servile sinon feinte par calculs dissimulés.

Une prosternation où on s'abaisse, totalement assujetti, devant ce qu'on a érigé en absolu, en manitou divinisé.

Ce temps de génuflexions et d'obsécration obscène est révolu à jamais. Les thuriféraires de totems doivent se le mettre en tête.

Nous sommes passés à l'ère du citoyen. Fini le sujet sommé de faire courbette devant le seigneur. La vie politique à laquelle nous appelons rompt avec cette hétéronomie débilitante.

Plus que jamais, nous avons besoin de voix autonomes qui apportent leurs contributions critiques à construire un édifice politique efficace et pérenne et non des bêlements stériles et des vociférations agaçantes.

La «moussanada», elle, procède de cette mise à distance, de ce recul nécessaire à l'action efficiente. Elle est cette autonomie du citoyen qui appuie et soutient parce que convaincu que sa voix s'entend et résonne chez celui qu'il a consciemment choisi. En connaissance de cause. Selon les besoins et les exigences d'un moment historique précis. Un choix libre et raisonné qui suscite l'interaction positive de la collectivité et non pas le rejet qu'entraînent les décibels du vacarme propagandiste.

Citoyenne fière de son esprit indépendant, de son autonomie, de son esprit critique mais citoyenne consciente aussi de la nécessité de l'engagement et assumant ses responsabilités, je soutiens un candidat non pas sur de l'émotionnel mais sur des critères objectifs et factuels.

- Je soutiens un candidat qui s'est toujours déclaré sensible à la pluralité des composantes de son parti, loin de l'enkystement dogmatique.

- Je soutiens un candidat qui s'affirme ouvert à son environnement politique et sa diversité démocratique loin du sectarisme mortifère.

- Je soutiens un candidat disposant d'une expérience et d'un sens confirmés de l'Etat loin de l'angélisme et de la candeur naïve.

- Je soutiens un candidat jouissant d'un large réseau de relations régionales et internationales vitales pour nous aujourd'hui.

- Je soutiens un candidat capable d'obtenir la confiance des investisseurs frileux sans lesquels il n'y a nulle solution pour les maux qui rongent notre société, à leur tête le chômage et la pauvreté.

- Je soutiens un candidat qui inspire le respect dont se tient la fonction présidentielle. Oui je soutiens aujourd'hui Béji Caïd Essebsi sans me départir de ma liberté, de ma fierté et de mon honneur.

Libre parce que n'attendant ni siège ni portefeuille, ni avantages, rien que le meilleur pour le pays aujourd'hui. Vive la Tunisie.

* Membre de Nida Tounes, Sousse.

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