Marzouki-hors-Carthage

Pour rendre à la fonction présidentielle sa dignité et son prestige, écartons sans ménagement Moncef Marzouki, le sinistre ami de tous les extrémistes, de la présidence de la République!

Par Anouar El Fani*

Je m'en souviens comme si c'était hier. Il n'y a pas si longtemps, Moncef Marzouki, sur un ton rageur comme à son habitude, clamait, à qui voulait bien prêter attention à son incoercible logorrhée, son attachement viscéral à une laïcité franche, intransigeante et sans concession aucune au camp adverse. Il brocardait l'intégrisme religieux sous toutes ses formes, et ses apôtres n'étaient guère en odeur de... sainteté chez ce coriace militant des droits de l'Homme.

C'était au siècle dernier, au milieu des années 90. Il prétendait également professer un profond et souverain mépris pour les hommes politiques et les opposants qui, pour décrocher un maroquin ministériel ou un poste honorifique quelconque, étaient capables de brader leurs principes et de vendre leur âme au diable. Et malheur à celui qui ne partageait pas ses sentences ou en contestait le bien-fondé!

Une quinzaine d'années et une «révolution» plus tard, le bonhomme a prouvé qu'il n'était point un imbécile puisqu'il a considérablement changé, voire muté. Car, après avoir fait, il y a trois ans, toutes les concessions possibles et imaginables pour trouver grâce aux yeux de Rached Ghannouchi et accéder à Carthage, il n'a cessé depuis lors de multiplier les signes de loyauté et d'allégeance servile envers ses bienfaiteurs islamistes qui ont daigné, par calcul politique, en faire le plus ubuesque des rois!

Moncef-Marzouki-et-Bechir-Ben-Hassen

Moncef Marzouki adoubé par l'imam extrémiste Bechir Ben Hassen.

Ne reculant devant aucun excès ni aucune absurdité; ne redoutant ni le jugement de ses compatriotes atterrés par ses folles et insupportables extravagances, ni celui sans doute impitoyable de l'Histoire, il a ouvert toutes grandes les portes du palais présidentiel aux pires ennemis de la démocratie, aux pourfendeurs invétérés des droits de l'homme et de l'égalité, aux semeurs de zizanie, de discorde et de haine parmi ses compatriotes, aux fauteurs de désordres, de rébellions et de guerres civiles, aux prédicateurs les plus extrémistes, à toutes les têtes patibulaires représentant les milices islamo-fascistes et agissant pour le compte d'Ennahdha et du CpR, aux barbus de tous poils. Bref, la liste de tous ceux qu'il a laissés délibérément souiller par leur présence un haut lieu de la République serait trop longue...

Et le voici maintenant, dans le cadre de la campagne électorale, qui persiste, signe et pousse le bouchon toujours plus loin pour s'accrocher à son «trône». Prêt à s'acoquiner avec les personnes les moins recommandables, à s'exhiber aux côtés de l'imam Béchir Ben Hassen dans son propre fief, un triste sire qui n'a cessé de prôner un jihadisme tous azimuts, à chercher et à quémander le soutien des nervis nahdhaouis et ceux des Ligues de protection de la révolution (LPR) lors de ses tournées électorales. Il est allé jusqu'à reprendre à son compte slogans et anathèmes des tueurs salafistes, tel l'infâme «taghout», pour désigner à la vindicte publique ses concurrents démocrates.

Gageons qu'il serait capable, dans une prochaine harangue, d'appeler à la rescousse Ansar Charia et de vendre son âme à Daêch. A ses yeux, Carthage vaut toutes les compromissions, toutes les prosternations, tous les lâches abandons !

Alors, pour en finir avec cette sinistre séquence de notre histoire présente, pour rendre à la fonction présidentielle sa dignité et son prestige, écartons sans ménagement cet homme de la course présidentielle! L'éliminer de la compétition, le mettre hors d'état de nuire à nouveau serait un acte de salubrité publique, quasiment un devoir civique.

* Haut cadre à la retraite.

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